Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Romain Duchesnes
Paris : J'ai lu, janvier 2012
472 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-03908-3
Coll. "Policier", 19766
Roman catastrophe
Votre serviteur a beaucoup d'affection pour le duo que forment Douglas Preston et Lincoln Child, véritables populistes modernes qui ne cessent de s'amuser avec le fond et la forme des genres... Au risque de se rater parfois - il n'est pas nécessaire de se rappeler Le Piège de l'architecte. Mais il faut le reconnaître, les romans de Douglas Preston seul manquent de ce grain de folie qui fait le charme du duo duelliste. C'est à nouveau le cas ici, avec pourtant un point de départ alléchant.
Qu'on en juge : un météore s'écrase au large de la côte du Maine sous les yeux d'Abby, une astrologue amatrice, qui décide d'aller le récupérer. En parallèle, le savant Jason Freeman est assassiné, mais ses travaux parviennent à son assistant, Corso : le savant avait repéré d'étonnantes émissions de rayons gamma en provenance de la planète Mars. En corrélation avec l'affaire du météore, il se pourrait que celui-ci soit en fait un projectile tiré d'une base extraterrestre réveillée par une sonde martienne ! Mais quel rapport avec les fragments radioactifs que l'agent Wyman Ford recherche au fin fond du Cambodge afin d'éviter qu'ils ne tombent aux mains de terroristes ? Et qui assassine les scientifiques tournant autour du projet ? Des ingrédients plutôt détonants, mais gâchés par un travers dans lequel tombe parfois le duo d'écrivains : mon Dieu, que tout ceci est long ! On met des plombes pour en arriver du point A au point B, quitte à développer inutilement des personnages (parfois déplaisant, comme l'obligatoire redneck défoncé au meth chargé au possible) ou des situations (l'expédition au Cambodge est décrite dans ses moindres détails, quitte à rappeler les post-Rambo des années 1990) relevant du délayage pur et simple. Quant à l'intrigue policière, elle se conclut par le bon vieux complot, forcément soviétique - ah ! non ! Pardon... Ils ne sont plus là -, enfin, étranger, qui semble rajouté, et d'ailleurs pourrait sans problème être retiré de l'intrigue.
Lorsqu'un personnage déclare que l'histoire ressemble à "un épisode de la Quatrième dimension, l'ironie n'échappera à personne ! Le pire, c'est que lorsque Douglas Preston en arrive à ce qui semble l'intéresser, le merveilleux, le "Sense of Wonder" propre à la SF telle qu'on l'aime, les pages décollent littéralement jusqu'à une conclusion certes prévisible, mais au moins logique et non dépourvue d'une certaine poésie. Ce n'est jamais mauvais, l'ensemble est bien écrit (et la traduction de Romain Duchesnes est plus qu'à la hauteur), correctement mené, sans véritable trou de narration, avec un souffle certain, mais au final, cela reste un texte mineur.
Citation
Pourquoi avait-il fallu que ce soit des Blancs qui l'adoptent, qui plus est dans le Maine, l'état le plus blanc des États-Unis, dans une ville exclusivement peuplée de blancs ? Il n'y avait donc nulle part de riches investisseurs noirs désireux d'avoir un enfant ?