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Les Faux Visages
Grand format
Inédit
Tout public
152 p. ; illustrations en noir & blanc ; 28 x 20 cm
ISBN 978-2-7548-0129-4
Les premiers invités du bal des crapules.
Le 9 février 1975, trois hommes cagoulés avec des bas attaquent une banque. L'alarme est donnée. Un des truands, en sortant pour s'assurer que la voie est libre, est abattu. Les deux qui restent prennent les clients en otage. Leurs revendications sont acceptées et, malgré les moyens policiers, ils s'échappent avec la voiture et l'argent. Simon Adjaj et Mohamed s'en sont sortis.
Cinq ans, et quelques hold-up plus tard, Mohamed, à qui tout réussi, se croit le roi de Paris. Rattrapé par un motard pour un excès de vitesse, il le menace d'une arme, mais est abattu par un policier en civil.
Simon est accablé. Mais plutôt que de venger son ami par le sang, comme lui suggèrent les autres membres de la bande, il décide : "On va braquer les banques. Pour ces bourgeois, piquer du fric, c'est pire que faire couler le sang."
Simon a beaucoup réfléchi et veut mettre au point une méthode qui ne doit pas entrainer la mort. Ils s'inspirent d'un récit venu du Moyen Âge. Ils se griment, passent pour des clients. En plein jour, ils ont accès à la salle des coffres. La série impressionnante des braquages du Gang des Postiches commence !
David B. inaugure, avec le présent one shot, une série consacrée au milieu du banditisme. Pour son premier volet, il a choisi de relater une vie imaginaire du Gang des Postiches. Celui-ci a défrayé la chronique des années 1980 à 1985.
Reprenant fidèlement leur méthodologie pour entrer au cœur des établissements bancaires, s'emparer du contenu des coffres, le calendrier de leurs casses, le scénariste s'attache à percevoir la personnalité des huit membres de la bande. Il analyse leur psychologie et imagine la vie au sein du groupe. Ceux-ci, issus pour la plupart des Hauts de Belleville, se sont agrégés autour de Simon.
Venus d'horizons très divers ils forment un groupe autonome qui n'a aucun lien avec les milieux du banditisme. Une véritable amitié les soude.
Parallèlement, David B. montre les efforts de la police pour tenter d'identifier les membres du gang, mettant, sans résultat, les "indics" sur le grill. Il met l'accent sur la volonté des meneurs pour que tout se passe en douceur, qu'il n'y ait ni dérapages ni effusion de sang. Il évoque, aussi, les cassures psychologiques de certains, les fractures venant d'un passé chargé.
Mais le scénariste raconte avec impartialité, en restant un témoin neutre et fidèle aux faits.
La mise en images a été confiée à Hervé Tanquerelle. Bien qu'ayant toujours dessiné, celui-ci s'est formé à l'école Émile Cohl à Lyon. Il offre une succession de planches rythmées avec un dessin expressif. Il retranscrit avec minutie ce qui composait l'ambiance de ces années 1980, les objets usuels, les véhicules et le mobilier, les vêtements et les coupes de cheveux... Il a choisi une bicolorisation en bleu-gris qui rappelle une teinte en vogue à l'époque.
Avec Les Faux Visages, un premier volet fort réussi, les deux auteurs entament une série qui promet d'être attrayante.
On en parle : 813 n°115
Citation
Marcel Schwob. Il a beaucoup écrit sur les bandits. Dans une de ses nouvelles, il parle d'une bande du Moyen Âge : des chevaliers brigands pendant la guerre de 100 ans. Cette bande s'appelait Les Faux Visages. Ils portaient des masques peints comme des visages pour se cacher.