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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Patrick Dusoulier
Paris : Presses de la Cité, février 2012
468 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-08513-8
Coll. "Sang d'encre"
I got you, babe
L'intrigue du nouveau roman de Brian Freeman est d'un classicisme extrême : un tueur en série sème la terreur dans un coin de campagne en attrapant des jeunes femmes. Il ne laisse que quelques traces de sang. Les victimes, elles, disparaissent totalement. Parallèlement, la police doit enquêter sur le kidnapping d'un enfant. Le principal suspect est sans aucun doute le père même du bébé. Les deux intrigues vont alors se rapprocher par divers points de jonction.
Les personnages à l'image de l'intrigue sont eux aussi dans la ligne traditionnelle du genre avec une policière de terrain qui a échappé au tueur mais qui demeure poursuivie par ce dernier, un inspecteur qui doit lutter contre ses propres démons intérieurs et qui voit sa petite amie s'éloigner de lui, et des suspects qui ont bien l'air coupables. Autant d'entrées classiques dans un texte classique.
Mais Brian Freeman commence à avoir du métier et l'intérêt principal de Je t'aurai réside dans d'autres éléments. Tout d'abord, la présence d'une annexe. 38 pages dans lesquelles il nous offre une deuxième version de la fin de l'histoire. Si certains paragraphes correspondent et que les coupables demeurent, c'est là une version plus noire qui démontre toutes ses qualités narratives.
Mais c'est surtout avec des rebondissements qui entretiennent le suspense qu'il maintient la tension. En effet, autant l'action est limpide, autant les "méchants" et les "gentils" sont identifiés, autant les retournements de points de vue sont brutaux. Brian Freeman excelle dans ces petits moments de non-dits, dans ces bascules narratives - et il est difficile d'en dire plus sans dévoiler ce qui en fait le charme. Citons quand même en exemple, le fait que tout tourne autour de la disparition d'un enfant, que tout pousse de plus en plus dans la noirceur à nous montrer sa mort annoncée, puis à la considérer comme une chose actée avant de nous dévoiler de manière éminemment logique pourquoi il est vivant.
Plus que par une histoire et des personnages classiques, c'est par son approche dramatique que Je t'aurai s'impose comme un très bon roman.
Citation
La femme portait autour du cou ce qui semblait être une sorte de collier rouge, mais qui était en fait une abrasion violente et profonde d'où le sang s'écoulait.