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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Raphaëlle Dedourge
Paris : Fleuve noir, mars 2012
576 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-265-09338-6
Coll. "Thriller"
La loi du talon
Le réveillon de la fin d'année est souvent l'occasion de faire la fête et de s'amuser. C'est sans doute ce que pensait cette jeune femme avant d'être assommée, battue et violée de manière étrange. C'est aussi ce que devait penser le commissaire Roy Grace avant d'être chargé de l'affaire et surtout d'y voir des concordances troublantes avec une affaire plus ancienne. Une affaire qui vit une autre femme, cinquième victime d'un violeur, disparaître le jour de Noël.
À deux pas de la mort, le nouveau roman de Peter James, va tourner autour de ces interrogations avec une insistance qui renforce encore la claustrophobie de l'intrigue, la terreur du mode opératoire et la "poisse" qui colle à la peau du lecteur. Sans arrêt, le livre va revenir sur le détail de l'affaire ancienne et sur les péripéties de l'enquête actuelle. S'agit-il d'un copieur des crimes anciens ? Le violeur serait-il revenu après des années de calme ? Va-t-il reconstituer son parcours à l'identique : quatre "simples" viols puis un meurtre ?
Toute l'intrigue tourne alors autour des fétichistes des hauts talons, et multiplie les fausses pistes, les éléments qui aiguillent le lecteur, même attentif, sur une piste, entreprenant le doute. Tout cela confirme le sens de la montée de l'angoisse que Peter James distille depuis ses débuts dans le thriller.
Il parvient à créer de la tension par un dosage intelligent d'une part dans les lignes temporelles qui tendent son histoire, et d'autre part par les zones d'ombre qu'il sait laisser planer sur ses personnages. L'un des principaux suspects est un chauffeur de taxi, frappadingue, qui pourrait être l'assassin, mais il a des alibis en béton, et lorsqu'il est arrêté, c'est à tort, parce que la police le surveille et interprète mal ses gestes. De même, tout à coup, le romancier introduit un policier antipathique dans son intrigue, ajoute quelques piques qui peuvent facilement le faire passer pour dangereux, puis dégonfle les soupçons en quelques lignes des chapitres plus tard.
Au final, il sort le coupable de son chapeau et force est de constater outre que c'est là un coupable plausible, que le lecteur a bien été mené en bateau et que Peter James n'a pas triché, n'a pas caché des indices. C'est cette force de démonstration posée qui crée le principal moyen de capture du lecteur-voyeur que nous sommes, comme si À deux pas de la mort nous renvoyait à nos propres perversions de lecteur en nous racontant d'autres perversions.
Citation
Elle l'observa sans bouger. Découvrit son regard lubrique. Il souriait. Il savait qu'il contrôlait la situation. Il allait passer à l'attaque.