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Grand format
Inédit
Tout public
194 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-36476-008-0
Coll. "Noir & polar"
Noblesse de l'art oblige
Pour le néophyte, la boxe, c'est la rencontre sur un ring de deux brutes épaisses qui se tapent dessus jusqu'à ce que l'un des deux s'écroule soit parce qu'il est vaincu soit par ce que la mafia lui a ordonné de se coucher. Or, lorsqu'il est entré dans le monde du polar, le personnage du boxeur a été placé aussi sous un tout autre projecteur. Symbole du déclassé, qui résiste avec classe et honneur, qui lutte au péril de sa vie pour défendre ses valeurs, fidèle et droit, le boxeur est au cœur de grands romans, de films généreux. Par dessus flotte les seuls images que nous connaissons de Arthur Cravan, boxeur dandy détaché du monde.
Tout le talent d'Alain (Philippe) Coltier consiste de son côté à reconstituer l'itinéraire d'Angel Garcia, l'un des grands maitres de ce noble sport, un Cubain, obligé de s'exiler après la Révolution cubaine - car la boxe était trop liée au gangstérisme et était un sport professionnel ce qui dans un État socialiste ne se faisait pas. Angel Garcia a disparu depuis quelques jours avant que deux de ses amis n'essayent de le rencontrer. Ceux-ci vont mener l'enquête pour en savoir plus et le retrouver. Mais comme ils recherchent une légende, un homme d'honneur et de probité dans le Paris contemporain, leur quête ne peut aboutir. Les rencontres qu'ils font, les retours en arrière, la reconstitution de la carrière d'Angel Garcia, ponctuent et créent en creux le portrait d'un homme attachant, d'une humanité qui derrière le stéréotype affleure à chaque instant, où l'on veut bien mourir mais pas mendier.
À l'instar de la poésie mise en exergue où un boxeur tué sur le ring est ressuscité par les lamentations des supporters et, revenu à la vie, se remet au combat, le roman noir est aussi l'histoire de ces gens qui cabossés par la vie, blessés par les puissants cyniques, se relèvent et continuent la lutte, car c'est là la seule noblesse de l'homme. En cela, Alain Coltier avec les (més)aventures de son boxeur cubain, réussit à nous emmener après le douzième round.
On en parle : La Tête en noir n°156
Citation
Dans la Russie de l'après-perestroïka, ce sont les anciens boxeurs, judokas ou lutteurs qui ont souvent fait les meilleurs policiers grâce à cette habileté à deviner l'individu se trouvant en face d'eux.