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Nouvelle - Noir

I Remember Clifford

Musique - Drogue - Urbain MAJ mardi 24 avril 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14 €

Marc Villard
Montreuil : Folies d'encre, mars 2012
112 p. ; 19 x 13 cm
ISBN 978-2-907337-80-9

Set de nouvelles

Il y a en France très peu d'excellents auteurs de nouvelles. Si l'on va chercher vers le genre noir qui nous est cher, le nombre se réduit considérablement. Marc Villard est l'un de ceux pour qui, tout naturellement, la nouvelle est un art et non une histoire de commande. D'ailleurs, chez Marc Villard, la nouvelle ne se commande pas, c'est plutôt elle qui le commande. Se plonger dans une de ses nouvelles c'est également accepter d'être bercé par le jazz. L'homme et ses textes en sont imprégnés. Ensemble, sur quelques pages, ce sont des pans d'histoires sombres qui sont déclinés. On aurait envie de dire que c'est un peu le même refrain qui est répété à l'infini - et, après tout, ce serait bien normal car l'Histoire, elle, n'hésite pas à se répéter -, mais une oreille mélomane et avertie décèle en chacune sa propre sonorité. C'est ainsi que ces huit nouvelles éditées par Folies d'encre nous feront voyager du Rwanda aux États-Unis en passant par l'Italie, la France, la Hollande et le Mexique. Proposeront des fins amorales parfois mélancoliques souvent noires et tristes. Si la faim justifie les moyens, elle symbolise également la fin. Car, et c'est tout à la gloire de Marc Villard, le monde est un chaos qui ne cherche pas à s'ordonner, où seuls les êtres qui comptent sont ceux qui cherchent à être du bon côté de la morale, et seuls les êtres qui gagnent (un temps) sont ceux pour qui la morale n'empiète pas sur leurs ambitions. Et c'est ainsi que la musique adoucit l'accoutumance à la drogue et à l'alcool, mais ne protège ni des armes, ni des larmes. C'est ainsi que l'on referme ce recueil avec un gros brin de nostalgie, et l'envie de s'enfermer seul à la rencontre de certains airs évoqués.

NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes : "La Grenouille", "Le Roi des poireaux", "Une petite nuit", "Piano forte", "Diamants sous macchabées", "Ça change tout le temps", "Tierra de nadie" & "Le Chanteur de jazz".

Citation

Touché à l'épaule, Sonny roula au sol pendant que Carlito relevait son pistolet. Sonny voulait vivre. Il aimait les courses de lévriers sur la plage de Long Island, les chansons de Bobby Darin et la chatte brûlante des prostituées de Harlem. Il cueillit le tireur d'une balle en plein front.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 09 avril 2012
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