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Quand les rêves s'écroulent
Dernier shoot pour l'enfer, du romancier Ludo Sterman, est un ouvrage inquiétant non pas par l'angoisse qu'il dégage mais par l'histoire racontée. C'est une œuvre de fiction, et l'intrigue haletante permet de monter un récit dynamique et prenant. C'est également une démarque de la réalité et, si les faits relatés ont une once de vérité, alors l'un des derniers mythes s'écroule définitivement.
Julian Milner, journaliste sportif de profession, vient d'écrire un livre sur le capitaine de l'équipe de France de football, championne du monde. Quelques jours plus tard, un des joueurs de l'équipe se suicide. En fouillant un peu pour en apprendre plus, Julian Milner va se rendre compte que ce suicide cache de bien sombres magouilles, des scandales, des traîtrises. Mais en remuant les choses, il dérange et reçoit des menaces. Les gens qui lisent avaient vu passer des informations, se doutaient. Lorsqu'on apprend la même semaine qu'il est possible de repérer les traces de dopage dans les cheveux, et qu'un grand nombre de sportifs se font des décolorations, par exemple, il est évident qu'il y a quelque chose de pourri dans le royaume sportif. Le roman n'est pas didactique, ni une accumulation de fiches sur les magouilles, mais parvient, à travers une suite d'événements, à tracer une ligne qui relie des éléments disparates dont nous avions connaissance : un coup de boule violent, une crise cardiaque, des sponsors qui apparaissent ou disparaissent au fil des saisons...
Tout s'écrit au gré d'une narration maîtrisée. Et puis il y a ces manœuvres de types mafieux, ces pressions, ces "conseils amicaux", ces liens ambigus entre sport, communication, monde des affaires, monde criminel et politique, le tout écrit avec une montée des pressions sur les épaules de ce pauvre journaliste. Les deux lignes se recoupent pour créer un roman alerte, bien documenté, inquiétant car l'auteur a navigué au sein de ce milieu qu'il décrit et tout cela semble être une description bien trop proche de la réalité.
On en parle : L'Indic n°12
Citation
En une s'étalait le visage du disparu rayonnant le soir du sacre de 98, la médaille autour du cou, le maillot pas encore frappé de l'étoile de champion du monde. Peyron était heureux, ce jour-là.