Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Michèle Valencia
Paris : LGF, avril 2011
318 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-253-12842-7
Coll. "Thrillers", 32154
Suspense A.O.C.
Le Mensonge, de Hallie Ephron, est un digne et typique représentant du suspense domestique, genre qui a plus ou moins pris la place du policier-tasse-de-thé dans le roman de niche - brocardé dans Nuit noire, étoiles mortes de Stephen King. Le canevas est simple : un jeune couple classe moyenne, un personnage féminin (reflet du lectorat visé), un élément perturbateur, quelques frissons, mais ni violence excessive, ni sexe ; et contrairement aux thrillers horrifiques actuels, surtout cinématographiques, le but n'est pas l'extermination du mari/père, forcément responsable de quelque chose (ou, c'est un homme, ça suffit : couic), mais comme dans les années 1980, ère des ersatz de Liaison fatale, la reconstitution de la cellule familiale. Certains réussissent à transcender ce canevas (Nicci French ou Patricia McDonald dans ses bons jours), mais ce roman suit sans trop innover cette formule en prenant pour protagoniste la figure emblématique de la jeune femme enceinte, donc avec une couche supplémentaire de vulnérabilité. C'est lors d'un vide-grenier qu'elle retrouve une ancienne amie qui, plus tard, disparaît, alors que des éléments accablent David, son mari. Bien sûr, le tout est une machination diabolique résolue en trois cents pages qui, pour une fois, évite de tirer à la ligne, jusqu'au happy-end final - mais avec une touche douce-amère, puisqu'on sait que ces maris parfaits ont forcément quelque chose à se reprocher comme tous ces gens-là, n'est-ce pas ? Le tout moins conçu pour donner une grosse machine hollywoodienne qu'un de ces téléfilms qui occupent les samedis après-midi de pluie... Le genre étant basé sur la répétition, cette variation sur thème imposé est assez efficace pour délasser quelques heures et s'oublier aussitôt après : elle a donc davantage sa place en poche. On y trouve ce qu'on y attend ; pas davantage, mais pas moins non plus...
Citation
Sa chemise habillée et son pantalon kaki étaient si bien repassés qu'ils auraient presque pu tenir debout tout seuls.