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Virus de la lecture
Autrefois les choses étaient on ne peut plus simples car la violence était l'apanage des États qui se faisaient la guerre avec des moyens barbares mais connus de tous. Aujourd'hui, le monde se constitue d'une multitude de groupes qui veulent s'emparer du pouvoir ou le détruire, qui sont prêts à utiliser tous les moyens du lancer de parpaing à la destruction de caténaires en passant par les virus informatiques et les gaz chimiques inondant le métro. Aussi, dès que l'on enquête sur une quelconque déviance, un accroc simple dans le réel, on ne sait plus du tout où l'on va déboucher. Prenons par exemple David Meyer. C'est un journaliste tranquille avant qu'il ne soit contacté par une amie. Deux dirigeants d'une société qui refusaient de vendre leurs actions dans leur entreprise viennent de mourir. Alors certes ce sont des accidents, mais c'est quand même étrange. David Meyer débute mollement son enquête mais lorsque les témoins éventuels disparaissent et que les pistes autour de celui qui veut racheter l'entreprise l'entraine soit vers les Russes et leur inévitable mafia soit vers un gourou retraité et caché dans le Haut-Doubs et qui serait à la tête d'un réseau de prostitution sado-maso. Force est de constater que David Meyer doit surveiller ses arrières.
Apokalypse, roman de P. J. Lambert est un honnête thriller qui sacrifie avec bonheur aux lois du genre : dissertations autour des enjeux technologiques actuels (ici autour des OGM) ; dépaysements (on va et vient entre le Haut-Doubs et la Grèce...) ; femmes fatales (on n'échappe pas à l'archétype russe) ; et méchants vraiment méchants. Outre un plan diabolique, celui qui tire les ficelles est un maitre manipulateur, n'hésitant pas à éradiquer toute forme de contestation, jouant du chantage pour arriver à ses fins. Mais Apokalypse se démarque un peu de ses collègues livresques par une pointe d'humour, par un sens du retournement, par quelques éléments qui rappellent une autre vérité, représentés ici par un commissaire des services spéciaux prêt à tout avec la vie des autres ou par des Russes qui, même s'ils ne sont pas toujours mafieux n'en deviennent pas forcément des saints. Mais comme une mise en relief de l'évidence absurde ou de l'absurde évidence, derrière les pires dérives des groupes violents, la palme du cynisme revient quand même toujours aux États.
Citation
Je me résous pour la seconde fois depuis le début de cette enquête à reprendre mes cours de self-défense.