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Roman - Noir

L'Homme à la bombe

Braquage/Cambriolage - Road Movie MAJ mercredi 02 mai 2012

Larry, un homme qui vous veut du bien

L'Homme à la bombe, c'est l'histoire de la fin de vie de Larry, un homme touché de plein fouet par le chômage qui mine une France décrépite socialement et économiquement, et qui se rend compte qu'il ne vit que dans le souvenir de Marie-Line, morte d'un cancer des yeux, et à travers Laureline, sa fille née d'une nouvelle union morte, elle, avant même d'avoir commencé. C'est aussi le retour de Christian Roux sur les arpents de la révolution sociale ordinaire, dix ans après Braquages.

Avant le chômage, l'argent coulait à flot et emportait avec lui les questions existentielles en un torrent salvateur. Le chômage fait des ravages. Il le condamne à ne pas s'en sortir sauf à faire une connerie. Et les conneries, Larry, il les maitrise à la perfection. Alors, il se construit sa bombe en pâte à modeler avec juste ce qu'il faut de fils et de diodes pour qu'en face les gens fassent dans leur froc. Au premier entretien d'embauche perdu d'avance où il se rend, l'effet escompté est bien présent. Il pousse d'ailleurs Larry à s'engouffrer plus en avant dans un monde de bêtise. Il s'en va braquer une banque. Mais alors qu'il tergiverse dans le sas sécuritaire, il croise la jolie Lu, qui est venue comme lui avec trois comparses et de vraies armes commettre le même casse. Après une péripétie romanesque, ils partent sur les routes de France, anciens comparses et police aux fesses, en un ultime voyage confessionnel.

Entre les peurs de Lu, sa fuite dans des relations purement sexuelles qui ont pour effet un déferlement de violence, et la nostalgie de Larry, qui ne s'est toujours pas remis de la mort de Marie-Line, et qui souhaite revoir Laureline avant de mourir, Christian Roux dépeint une France minée moralement, en fuite vers le néant, sans espoir de reconquête ne serait-ce d'estime. On ne croise dans ce court roman très alerte que des personnages déjà morts humainement et socialement : petites frappes, petits et gros vivants nocturnes à la vie minable, médiocres attachés à leurs petites vies médiocres, retraités engoncés dans leurs rêves d'avant et minablement réalisés... Ceux qui se rebellent ne le font sûrement pas de la meilleure des façons, d'ailleurs, ils semblent en avoir conscience, mais ils sont décontenancés devant ce qu'ils vivent, et ont au moins le mérite de réagir. Larry ira jusqu'au bout de son chemin abandonné par tous ceux qu'il aura croisé. Sa vie, que l'on sait dès le début condamnée s'achèvera en un final absolument ironique. On se disait que Christian Roux n'oserait pas. Et pourtant...


On en parle : La Tête en noir n°156

Citation

Ce n'est pas parce qu'on doit se faire couper un bras qu'on trouvera du charme à l'amputation !

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 29 avril 2012
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