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Inédit
Tout public
19 x 13 cm
ISBN 978-2-919174-05-3
Actualités
- 30/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
- 15/01 Prix littéraire: Prix Virtuel du polar 2012 - suite
Alors même que nous faisions état du déroulement du Prix Virtuel du polar 2013 dans une récente dépêche avec classement à l'appui, nous relevions que seul Gildas Girodeau était en mesure de ravir la première place - et donc la récompense - à Bernard Vitiello sans même trop y croire. Si Anne Rambach, avec Ravages à dénoncé les méfaits du lobbying sur l'humain (le drame plus sérieux que celui-ci sur l'amiante), force est de constater qu'usant de sa présence sur les réseaux sociaux - surtout le fameux FB - Gildas Girodeau a mobilisé des "amis" qui se sont empressés de tripler son score. On atteint-là une limite aux prix populaires : il y a toujours un moyen d'apprivoiser les règles - bien sûr l'auteur dira qu'il n'a absolument pas triché - afin qu'il y ait une inégalité sélective. Peut-être que le site Rayon polar - qui se décarcasse depuis de nombreuses années pour promouvoir la littérature policière - trouvera une solution pour l'année prochaine (comme par exemple l'obligation de voter pour cinq romans pour que votre vote soit pris en compte) afin que le vote populaire internautien retrouve la légitimité qui était sienne.
Classement au 12 janvier :
1. La Paix plus que la vérité, de Gildas Girodeau (Au-delà du raisonnable) avec la note de 422 (+ 267).
2. Noir divan, de Bernard Vitiello (Déméter, "Polar") avec la note de 239 (+ 9).
3. Restez dans l'ombre, d'André Fortin (Jigal, "Polar") avec la note de 81 (=).
4. Le Cercle, de Bernard Minier (XO) avec la note de 27 (=).
5. Les Violents de l'automne, de Philippe Georget (Jigal, "Polar") avec la note de 8 (=).
Liens : Ravages |Noir divan |Les Violents de l'automne |Gildas Girodeau |Bernard Vitiello |Anne Rambach |André Fortin |Philippe Georget - 06/01 Prix littéraire: Prix Virtuel du polar 2012
- 27/11 Café littéraire: Récupérer la mémoire en Espagne
- 24/07 Prix littéraire: Pré-sélection du Prix marseillais du polar 2012
Espagne, toujours
L'actualité est hélas toujours à nous rappeler qu'à la fin d'une dictature ou d'une guerre civile, il faut concilier deux oppositions assez conséquentes avec à la fois la nécessaire justice à rendre aux anciennes victimes et le besoin de reconstruire un État stable. La complication arrive quand l'on se rend compte que les personnes ayant les bons réseaux et compétences pour gérer les affaires publiques sont à chercher parmi ceux que l'on doit juger. Ça a déjà été le cas pour l'Espagne franquiste. Après la passation du pouvoir au Roi, le Caudillo a instauré une paix civile fragile en décidant de poser une chape de plomb sur sa "gouvernance". Mais cette paix aurait pu coexister avec une société nouvelle s'il n'y a avait eu une distorsion entre le sort réservé aux morts de chaque camp. La Paix plus que la vérité, le roman de Gildas Girodeau, y revient de manière symbolique en présentant à la fois l'exhumation de fosses communes anonymes pour les Républicains, et des plaques commémoratives pour les séditieux.
Yarnald, journaliste, reçoit une bien maigre confidence d'un ami, Républicain exilé qui le pousse à enquêter sur la mort d'un "profiteur" du régime. Ce dernier est mort lors d'un accident de chasse. Mais est-ce réellement un accident ? Ne devrait-on pas plutôt privilégier le suicide ou un crime ? C'est une trame simple, plutôt banale, mais tout l'intérêt de l'enquête, de facture très classique et très logique, va être de jouer sur deux tableaux. Yarnald essaie de remonter la piste criminelle et, ce faisant, révèle un pan d'histoire contemporaine sur le passé récent de l'Espagne. Dans le même temps, l'auteur développe comment cette enquête réconcilie aussi le journaliste avec le monde.
En évitant un grand nombre de scènes rudes (il y aura juste un moment où des gros bras essayent de convaincre Yarnald d'arrêter ses investigations), en montrant son souci du détail humaniste qui rend les personnages attachants, Gildas Girodeau, après un diptyque intelligent sur l'implication française en Afrique, offre ici un roman sensible et attachant, où, même si les grandes solutions ne sont pas trouvées, les personnages découvrent la paix, une paix réelle basée sur la mise à plat du passé et son acceptation - d'ailleurs avec de petites touches, on voit que cette paix est avant tout d'ailleurs très féminine -, et non, comme tant de paix, le prélude à d'autres conflits par la masse de non-dits, que ce soit autant au niveau de la nation espagnole qu'à celui, plus intime, des familles touchées par un drame singulier.
Récompenses :
Prix Virtuel du Polar 2012
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2013
Citation
Le passé m'explosait à la figure, j'en avais les poils qui se hérissaient. La haine, oui, la haine qui nous avait submergés ce soir-là, je la ressentais vivante. Un animal terrifiant, la haine.