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Grand format
Inédit
Tout public
19 x 13 cm
ISBN 978-2-919174-05-3
Actualités
- 30/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
Lors de l'inauguration de la 9e édition du Festival du Polar de Villeneuve lez Avignon, le samedi 5 octobre prochain, sera décerné le Prix des lecteurs. Mais la sélection est déjà connue, d'extrême qualité, avec des orientations diverses.
À l'exception des romans de Tina Uebel et Pétros Márkaris (parrain de l'édition), elle met en avant des auteurs français plutôt orientés noir comme Anne Rambach et Jérémie Guez où qui vont puiser dans l'Histoire, qu'elle soit ancienne, comme Olivier-Barde-Cabuçon, ou contemporaine, comme Gildas Girodeau.
Gageons que pour le réseau de lecteurs du festival, le choix sera ardu.
Sélection 2013 :
- Liquidation à la grecque, de Pétros Márkaris (Le Seuil, "Policier") ;
- Balancé dans les cordes, de Jérémie Guez (La Tengo) ;
- La Vérité sur Frankie, de Tina Uebel (Ombres noires) ;
- Ravage, d'Anne Rambach (Rivages, "Thriller") ;
- Messe noire, d'Olivier Barde-Cabuçon (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Des nœuds d'acier, de Sandrine Collette (Denoël, "Sueurs froides") ;
- La Paix plus que la vérité, de Gildas Girodeau (Au-delà du raisonnable).
Liens : Liquidations à la grecque |Balancé dans les cordes |La Vérité sur Frankie |Ravages |Messe noire |Pétros Márkaris |Jérémie Guez |Tina Uebel |Anne Rambach |Gildas Girodeau |Festival du polar de Villeneuve lez Avignon - 15/01 Prix littéraire: Prix Virtuel du polar 2012 - suite
- 06/01 Prix littéraire: Prix Virtuel du polar 2012
- 27/11 Café littéraire: Récupérer la mémoire en Espagne
- 24/07 Prix littéraire: Pré-sélection du Prix marseillais du polar 2012
Espagne, toujours
L'actualité est hélas toujours à nous rappeler qu'à la fin d'une dictature ou d'une guerre civile, il faut concilier deux oppositions assez conséquentes avec à la fois la nécessaire justice à rendre aux anciennes victimes et le besoin de reconstruire un État stable. La complication arrive quand l'on se rend compte que les personnes ayant les bons réseaux et compétences pour gérer les affaires publiques sont à chercher parmi ceux que l'on doit juger. Ça a déjà été le cas pour l'Espagne franquiste. Après la passation du pouvoir au Roi, le Caudillo a instauré une paix civile fragile en décidant de poser une chape de plomb sur sa "gouvernance". Mais cette paix aurait pu coexister avec une société nouvelle s'il n'y a avait eu une distorsion entre le sort réservé aux morts de chaque camp. La Paix plus que la vérité, le roman de Gildas Girodeau, y revient de manière symbolique en présentant à la fois l'exhumation de fosses communes anonymes pour les Républicains, et des plaques commémoratives pour les séditieux.
Yarnald, journaliste, reçoit une bien maigre confidence d'un ami, Républicain exilé qui le pousse à enquêter sur la mort d'un "profiteur" du régime. Ce dernier est mort lors d'un accident de chasse. Mais est-ce réellement un accident ? Ne devrait-on pas plutôt privilégier le suicide ou un crime ? C'est une trame simple, plutôt banale, mais tout l'intérêt de l'enquête, de facture très classique et très logique, va être de jouer sur deux tableaux. Yarnald essaie de remonter la piste criminelle et, ce faisant, révèle un pan d'histoire contemporaine sur le passé récent de l'Espagne. Dans le même temps, l'auteur développe comment cette enquête réconcilie aussi le journaliste avec le monde.
En évitant un grand nombre de scènes rudes (il y aura juste un moment où des gros bras essayent de convaincre Yarnald d'arrêter ses investigations), en montrant son souci du détail humaniste qui rend les personnages attachants, Gildas Girodeau, après un diptyque intelligent sur l'implication française en Afrique, offre ici un roman sensible et attachant, où, même si les grandes solutions ne sont pas trouvées, les personnages découvrent la paix, une paix réelle basée sur la mise à plat du passé et son acceptation - d'ailleurs avec de petites touches, on voit que cette paix est avant tout d'ailleurs très féminine -, et non, comme tant de paix, le prélude à d'autres conflits par la masse de non-dits, que ce soit autant au niveau de la nation espagnole qu'à celui, plus intime, des familles touchées par un drame singulier.
Récompenses :
Prix Virtuel du Polar 2012
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2013
Citation
Le passé m'explosait à la figure, j'en avais les poils qui se hérissaient. La haine, oui, la haine qui nous avait submergés ce soir-là, je la ressentais vivante. Un animal terrifiant, la haine.