L'Heure des gentlemen

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Roman - Noir

L'Heure des gentlemen

Mafia - Corruption - Faits divers MAJ lundi 21 mai 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

Don Winslow
The Gentlemen's Hour - 2009
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Franck Reichert
Paris : Le Masque, mai 2012
450 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3506-9

Surfer sur le crime organisé

Lire un roman de Don Winslow c'est accepter qu'à un moment donné une histoire banale plonge dans la plus horrifique des horreurs. S'y ajoutent souvent des courts chapitres propices à susciter une intensité dramatique, et un style sec et qui atteint des sommets. L'Heure des gentlemen peut par certains aspects rappeler ses meilleurs romans.

De façon surprenante, l'auteur prend soin de planter le décor et de développer son intrigue. Trop, peut-être. Car le roman se décante en son dernier tiers lorsque tout autour de Boone Daniels, ancien flic reconverti en détective surfeur à San Diego, se délite. Auparavant, l'intrigue est poussive juste altérée par des relations sentimentales qui tardent à éclore. Le récit se déplace plus du côté d'Alerte à Malibu avec en son sein un crime raciste. L'icône locale assassinée par une bande de tarés au sortir d'un bar en pleine nuit. L'un des tarés est arrêté. D'ailleurs, il ne conteste pas. Petra Halle, l'avocate de la défense, demande à Boone d'enquêter pour tenter non pas d'innocenter son client, mais d'alléger les charges qui sont contre lui. Boone n'est pas simplement forcé d'enquêter, il doit tourner le dos à ses anciens amis surfeurs de la Patrouille de l'Aube, qui ne comprennent pas qu'il travaille pour le compte du meurtrier de leur ami. Question de clan sûrement. Mais Boone n'est pas à une autre enquête désastreuse près. L'un de ses meilleurs amis est convaincu que sa femme le trompe. Il le charge de la suivre lors d'un de ses déplacements professionnels. Deux enquêtes dissociées qui vont bien entendu se télescoper dans un bain de fureur puisqu'au milieu se trouve un cartel de Tijuana. C'est d'ailleurs l'un des tous premiers chapitres qui aborde ce cartel qui fait que l'on garde nos sens en éveil et que l'on s'attarde à lire ce roman. Car, qui dit cartel de Tijuana sous la plume de Don Winslow dit horreur personnifiée sans climatiseur. La fin ne démentira pas cette espérance. Il y aura de la torture, de la vraie, avec un être froid et surtout pas calculateur, et une conclusion salvatrice et étrangement banale. Une écriture stylée, une intrigue pas loin d'être bancale pour un texte qui lui n'est pas harmonieux. Sûrement pas le meilleur des romans de Don Winslow, mais L'Heure des gentlemen, néanmoins, est de bonne facture...


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°46 |La Tête en noir n°158

Citation

En règle générale, quand on sait où sont enterrés les cadavres, on finit tôt ou tard dans la même fosse commune.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 04 mai 2012
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