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Grand format
Réédition
Tout public
Serge Bromberg (présentation)
Paris : Montparnasse, mars 2006
1 DVD VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "RKO", 74
Actualités
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- 11/08 Télévision: Cycle "Film noir" au Cinéma de minuit
Parmi ses multiples casquettes, Patrick Brion est responsable du Cinéma de minuit sur France 3. L'émission dominicale, qui est un rendez-vous cinéphile ancestral qui a su conserver le charme de la version originale sous-titrée pour des classiques du fameux 7e art propose en ce moment un cycle "Film noir" de fort bon augure en cette rentrée multiple (classes, sociale...). Nous ne saurions trop vous conseiller de veiller tardivement ou de mettre à l'affut vos enregistreurs afin de pouvoir à des horaires non indus regarder ces merveilles qui bien souvent nous viennent d'outre-Atlantique et des années 1940.
Programme :
- 18 août : The Lodger, de John Brahm (1944). Dans le Londres victorien, la terreur règne. Des prostituées sont assassinées et la police peine à trouver le coupable. Cette série macabre coïncide avec l'arrivée d'un étrange locataire dans une pension de famille de Whitechapel...
- 25 août : Ils ne voudront pas, d'Irvin Pichel (1947). Un homme se marie pour le confort et la sécurité, mais ne cesse de tromper sa riche épouse...
- 1er septembre : Destination Murder, de Edward L. Cahn (1950). Le père de Laura Mansfield est abattu froidement à son domicile. Sa fille, témoin partielle du meurtre, décide de mener sa propre enquête. Elle soupçonne Jackie Wales, mais la police ne peut l'arrêter faute de preuves...
- 8 septembre : L'Assassin sans visage, de Richard Fleischer (1949). Un policier, Harry Grant, et une journaliste, Ann Gorman, tentent de retrouver la trace d'un tueur en série surnommé "Le Juge". Grant est surtout l'auteur d'une méthode inédite d'investigation : la création d'un mannequin à l'image du meurtrier grâce aux différents indices accumulés afin de permettre une identification plus probante. La traque s'intensifie et l'étau finit par se resserrer autour du tueur...
- 15 septembre : Three Strangers, de Jean Negulesco (1946). 1938, à Londres. Selon la coutume, la déesse Kwan-Yin exauce à minuit, lors de chaque nouvel an chinois les souhaits communs émis par des gens qui ne se connaissent pas. C'est ainsi que Crystal Shackleford, Jerome K. Arbutny et John West décident de miser sur une célèbre course hippique, le Grand National. En attendant minuit, les trois participants racontent aux autres ce qu'ils comptent faire de leur argent : Crystal dit aux deux hommes qu'elle utilisera sa part pour convaincre son mari de revenir à la maison. Jerome, lui, espère que la somme lui permettra de gagner une importante élection. John souhaite tout simplement acheter un bar où il pourra boire en paix...
- 22 septembre : L'Enfer de la corruption, d'Abraham Polonsky (1948). Joe Morse, jeune et ambitieux avocat, gère les affaires de Joe Tucker, puissant gangster new-yorkais contrôlant les paris. Les deux hommes mettent au point un plan qui doit se révéler fructueux. Son frère Leo étant à la tête d'un de ces petits organismes, Joe Morse tente en vain d'obtenir que Leo rejoigne la puissante organisation de Tucker.
- 29 septembre : La Maison dans l'ombre, de Nicholas Ray (1952).
Cinéma de minuit, sur France 3
Liens : La Maison dans l'ombre |Richard Fleischer |Nicholas Ray - 04/06 Cinéma: Le film noir, Les Incorruptibles et deux coups d'État - acte II
- 03/10 Cinéma: Que fait la police ? au Forum des images
- 17/07 Cinéma: Film noir et Raoul Walsh à l'Action Christine
Le Juge est l'assassin
"J'ai toujours voulu jeter quelque chose par cette fenêtre. Je ne pensais pas que ce serait moi." Ces propos amers et caustiques sont tenus par McGill, le rédacteur en chef du Morning Standard alors qu'il vient tout juste d'être défenestré par Le Juge, un tueur en série qui étrangle ses victimes les nuits pluvieuses. C'est peut-être la seule anomalie dans un scénario tiré au cordeau, et qui met en scène une jeune et jolie reporter associé à un non moins joli mais bourru inspecteur de police. On se doute que le duo aura raison du tueur, tout comme on se doute qu'il y aura idylle à la fin, mais qu'importe. Nous sommes en 1949, le film réalisé par l'immortel Richard Fleisher (à la fin, à la limite du gâtisme il tournera un Conan le Barbare avec Schwarzy !) propose une intrigue ingénieuse, et un traité de la procédure policière de haute volée. Le tueur en est au début à sa sixième victime. Elles seront vite huit au grand dam de notre inspecteur de service, abattu, désabusé, croulant sous la fatigue. Jusqu'au moment où une idée géniale nait : celle de réunir tous les indices collectés, de faire un portrait-robot pour remplacer les fiches signalétiques, puis, ultime création, un mannequin grandeur nature. Ce mannequin est une pièce essentiel du rouage de Fleisher. À un moment du film, l'inspecteur entamera avec lui un monologue sans se douter que c'est réellement à l'assassin qu'il s'adresse. À partir de ce moment, les flics entreprennent de nouvelles enquêtes de voisinage. Ils ne tarderont pas à découvrir l'identité de cet assassin sans visage. Et ce visage, justement, c'est seulement à la fin qu'il se tournera sur la caméra inquiet au moment même où le tueur se rend compte que sa rue habituellement peuplée d'enfants qui jouent est déserte. Se doutant qu'un piège se referme sur lui, il s'empresse de s'enfuir vers une usine poursuivi par notre inspecteur, et nous offrant ainsi un final digne de la maîtrise de Richard Fleisher dans un film où il nous fait l'étalage de son talent : superbes cadrages, dialogues outrancièrement jouissifs, jeu de l'ombre et de la lumière, clarté citadine qui se confond avec la grisaille de la pluie, gimmicks comiques. Une heure de pur régal.
Extrait de Assassin sans visage. La présentation du mannequin :
Assassin sans visage (60 min.) : réalisé par Richard Fleisher avec William Lundigan, Dorothy Patrick, Jeff Corey...
Bonus. Présentation de Serge Bromberg.
Citation
J'ai connu un type qui coupait la queue des chats. Il n'aimait pas les chats. Le Juge raccourcit la vie des gens. Il n'aime pas les gens, on dirait.