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Grand format
Inédit
À partir de 14 ans
336 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-330-00169-8
Coll. "Romans ados"
Jusqu'au bout de la nuit
Les vacances de Noël s'annoncent, le dernier TGV de la journée à destination de Perpignan quitte la Gare de Lyon. Il est plein à craquer. Tout doucement, on monte à son bord en commençant par suivre Jeanne, sa conductrice, qui effectue les derniers réglages nécessaires, et Robert, l'un des deux contrôleurs. Ce dernier, bientôt à la retraite, aime son travail, même s'il en a quelque peu perdu le goût. Il est rôdé, connaît les passagers par cœur, il a tout vu, ou presque... Ce sont eux, Jeanne et Robert, qui introduisent le cadre : un TGV, deux rames, un wagon-bar, un gros millier de voyageurs et une tempête de neige lointaine qui s'annonce finalement beaucoup plus tôt que prévue. Dès le départ du train, on suit tour à tour six ados. Ils ne se connaissent pas et ne se ressemblent pas. Seuls points communs : ils voyagent seuls et vont tous être sujets à des délires paranoïaques.
Jo Witek construit très bien son histoire. Elle prend le temps de présenter les différents personnages, ainsi que le train qui en devient un, de créer une atmosphères. Et petit à petit, on se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond. Les ados présentés un par un semblent un peu perturbés ou légèrement atteints par leur crise d'adolescence, mais ne sont pas inquiétants. Cependant, tous réunis, c'est finalement l'angoisse qui s'empare de nous. Dans le train en panne au milieu d'un vide enneigé, on espère autant que les voyageurs que les renforts arrivent. On tremble aussi, mais pas par manque de chaleur...
Peur express est un thriller qui fonctionne extrêmement bien. Et c'est aussi un peu plus. La fin du livre se déroule quelques mois plus tard. Un sociologue rencontre les différents jeunes et essaie de comprendre ce qui a pu se passer. Car bien que très réelles, leurs craintes dans ce train n'étaient que des visions. Ces événements leur ont permis de grandir et pour certains de prendre conscience d'un traumatisme qui les hantait. Malgré la violence qu'ils se sont fait subir ce soir-là, ce voyage a agi comme un exorcisme. Mais dissocier le paranormal du réel semble impossible, l'un sans l'autre ne vaut rien. Et la question ne pose finalement pas.
Citation
Le départ était imminent, les bébés comme toujours se mirent à pleurer, exactement comme les oiseaux cessent de chanter en cas de malheur. Un phénomène que Robert n'avait jamais vraiment pu expliquer mais qui se produisait systématiquement. Les bébés hurlaient quand le train partait.