De peur que les ténèbres ne tombent

Le jus de chat était en effet un revigorant [...] Si un jour tu as pressé une orange, tu pourras imaginer le procédé, lui expliqua la femme en lui servant un autre verre. On attrape un beau chat et on lui brise les os avec un marteau en prenant soin de ne pas lui écraser la tête afin qu'il reste vivant. On le laisse reposer un peu et on met le feu à ses poils. Puis on l'ébouillante et on l'assaisonne à son goût. Après une heure de cuisson, on filtre dans un pichet et voilà.
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Roman - Thriller

De peur que les ténèbres ne tombent

Fantastique - Psychologique MAJ lundi 18 juin 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 21,5 €

Charles MacLean
The Watcher - 1982
Traduit de l'anglais (Écosse) par Jacques Martinache
Paris : Presses de la Cité, mai 2012
420 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-258-09711-7
Coll. "Sang d'encre"

Réincarnation de la folie

Martin Gregory est un homme ordinaire qui travaille à la ville et s'en retourne quotidiennement en banlieue retrouver Anna, sa femme, sa maison et ses chiens. Le jour de l'anniversaire de sa femme, il trucide ses deux chiens et les emballe pour les offrir en cadeau. Son acte commis, il fuit puis accepte de suivre une analyse avec le docteur Somerville. Tel est le point de départ de l'intrigue concoctée en 1982 par Bruce McLean et remise au goût du jour par les Presses de la Cité. Dans ce roman dont le titre original, The Watcher, est peut-être plus approprié que le très indigeste De peur que les ténèbres ne tombent (paru initialement sous le titre Le Guetteur), Bruce McLean défile une étrange intrigue. Son protagoniste semble être la réincarnation de personnes touchées par le sceau d'une malédiction. Martin Gregory, au fur et à mesure qu'il suit des séances d'hypnotisme se découvre des "ancêtres" à la destinée héroïque et tragique. Il remonte inlassablement mais avec de plus en plus d'exacerbation jusqu'à l'incarné original. Celui qui a fauté par amour - on en revient toujours au péché aspico-pomme.

C'est l'occasion pour le lecteur de se plonger dans plusieurs univers distincts. Le roman s'engouffre dans le fantastique, surfe sur la paranoïa de Martin Gregory, nous offre une touche d'ésotérisme, s'imbrique dans une intrigue coulissante. À mesure que son protagoniste se construit une ascendance logique avec laquelle il compose et envisage de contrecarrer sa malédiction, Bruce McLean, lui, déconstruit un monde rationnel et exerce des effets de style. Il multiplie les fausses pistes de la logique. Martin Gregory entre dans une spirale de folie, mais on ne peut être sûr qu'il n'a pas raison. Le thème de la psychiatrie et de ses effets retors et opposés a déjà été traité à de nombreuses reprises. Dennis Lehane dans Shutter Island prend un malin plaisir à nous perdre dans les méandres d'un asile. Bruce McLean, lui, prend des sentiers de traverse dans lesquels il s'ingénie à nous perdre. Le roman fermé, chacun ira de sa solution. Lui-même n'est pas tout à fait sûr de ce qu'il en est...


On en parle : La Tête en noir n°158

Citation

Quand la lame entailla la chair, un violent soubresaut agita son corps, mais ensuite il ne se débattit pas - pas autant, du moins, que je le craignais. Il demeura quasi immobile tandis que je lui coupai le cou jusqu'aux vertèbres.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 12 juin 2012
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