Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie Ollivier-Caudray
Paris : Rivages, juin 2012
428 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2369-2
Coll. "Noir", 876
Peter, un romantique qui vous veut du bien
Dans les films romantiques, le garçon bienveillant finit toujours par faire tomber les barrières sentimentales de la fille qu'il convoite, et ensemble ils convolent en juste noce. C'est du moins le credo de Peter Wells, qui a pour modèle Richard Gere, et tant pis si l'acteur a récemment révélé que Pretty Woman était son pire souvenir de carrière. Peter Wells, la fille qu'il convoite s'appelle Katie Porter. Jeune et belle, elle vie une parfaite non histoire d'amour avec Andy, un gars immature qui n'a qu'une obsession : la sodomie. Or le garçon en ce domaine mourra vierge. La faute à Peter Wells qui est un peu dérangé et beaucoup psychopathe.
Au début du roman de Jason Starr, il nous est plutôt sympathique et arrive à nous convaincre qu'il est presque normal. Seulement lorsque l'on se trouve un petit boulot dans un centre de gym juste pour retrouver un amour de jeunesse qui le fréquente, c'est que l'on a un léger brin. Lorsque l'on épie tous les faits et gestes de ce même amour de jeunesse, c'est que le brin n'est pas si léger que ça. Mais lorsque l'on a tué ses parents pour toucher une double assurance vie et ainsi acheter l'appartement de ses rêves dans lequel on va c'est sûr habiter avec l'amour de sa vie après une soirée passée dans un luxueux restaurant suivie d'une balade main dans la main dans un parc juste ponctuée de moments pris à donner à manger aux canards pour finir dans une calèche, alors le brin s'est multiplié et l'on a plus à faire à un brasseau.
C'est cette histoire que déroule Jason Starr dans Harcelée. Autour de la pauvre Katie Porter, les soupirants meurent un à un, sa colocataire est d'un piètre secours et comme elle ne ménage ni sa meilleure amie, ni ses parents, elle ne peut compter que sur le fameux NYPD que l'on appelle sur le non moins fameux 911. Le seul flic qui l'écoute, John Himoto, est le pire flic du département. Pire : on va lui retirer la seule enquête qu'il aurait pu mener à terme. Mais cela permet des rebondissements, une narration qui n'est absolument pas linéaire (d'ailleurs, l'auteur prend un malin plaisir à nous relater plusieurs fois les mêmes scènes selon une perspective et un protagoniste différents), un humour qui confine à l'absurde avec un suspense auquel on ne croit pas mais qui semble bien être le but de Jason Starr. Harcelée se lit ainsi d'une traite et procure un moment de détente très agréable...
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°46
Citation
À l'âge de neuf ans, Peter Wells demanda à sa mère si un jour elle voudrait l'épouser. Elle prit cette question à la rigolade, se dit que son fils devait traverser une période romantique, une phase particulière, mais Peter, lui, était particulièrement sérieux.