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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sabine Boulongne, Philippe Bonnet
Paris : Grasset, mai 2012
24 x 16 cm
Hector m'a tuer
Si le titre N'ouvre pas les yeux du romancier américain John Verdon évoque ceux d'Harlan Coben, c'est plutôt du côté de Jonathan Kellerman que lorgne ce hou-fais-moi-peur à base psychologique de cinq cent soixante-huit pages bien tassées. À la place d'Alex Delaware, on retrouve l'inspecteur David Gurney, le "flic à la retraite qu'on ressort du placard pour une affaire extraordinaire™" qui peuple ce genre de romans. Et l'affaire en question est hors du commun : le meurtre particulièrement sordide d'une mariée le jour de son mariage — et qui plus est, décapitée et disposée autour d'une table ! Tout semble accuser Hector Flores, le jardinier mexicain, mais celui-ci semble avoir disparu sans laisser de traces... Gurney se doute que ce coupable un peu trop évident cache quelque chose et découvre que le futur mari (veuf ?), le brillant psychiatre Scott Ashton, dirige une clinique s'occupant de jeunes femmes "difficiles" — et que la psychopathia sexualis semble être la clé de l'affaire. Or plusieurs jeunes femmes ont disparu après avoir fait part d'exigences démesurées auprès de leurs familles — toutes les mêmes, comme si elles s'étaient concertées ! Ont-elles fugué ou la réalité est-elle plus sordide ?
Les amateurs d'intrigues complexes et embrouillées prenant racines dans la psychologie complexe des personnages (à la Kellerman, donc) et de criminel diabolique seront ravis, même si, à force d'embrouiller le tout (il faut bien remplir ses presque six cents pages...), on frôle l'indigestion, même s'il n'y a pas d'invraisemblance flagrante (un travers un peu trop envahissant dans le thriller industriel mondialisé) et sait rester clair. Le tout avec une langue efficace, malgré parfois des considérations un brin capillotractées s'engageant dans un style quelque peu ampoulé, comme si l'auteur avait encore du mal à expliquer sa pensée. Simple scorie : si, contrairement à ce que prétend une quatrième emphatique, ce n'est pas le chef d'œuvre du siècle, le contrat avec le lecteur est rempli. Comme tout bon "livre d'aéroport", ce pavé se lit agréablement sans forcément rester en mémoire. Ce qui est déjà pas mal…
Citation
Madeleine lui avait dit une fois que sa vie se réduisait à une recherche obsessionnelle : éclaircir les mystères de la mort d'autrui. Rien de plus, rien de moins.