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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Juliette Ponce
Paris : Denoël, juin 2012
276 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-207-11322-6
Coll. "Et d'ailleurs"
Acapulco aux agrumes
C'est à Bernardo Fernández que l'on doit le point de départ de cette Affaire tequila du romancier mexicain F. G. Haghenbeck qui se déroule dans un Acapulco fantasmé en 1964. Son privé américano-mexicain Sunny Pascal y est chargé d'assurer la protection d'un Johnny Weissmuller embrumé par l'alcool et perclus de dettes contractées auprès de la pire engeance du coin. Les deux hommes ont les mêmes penchants pour l'alcool, les jolies femmes et les mauvais coups. Ils vont être servis. Dans cette ville en proie à la pègre locale, la mafia américaine, les services secrets castristes, les manigances réunies de la CIA et du FBI, se déroule le Festival de cinéma censé attirer les touristes dans ce nouvel Éden, pendant mexicain de Las Vegas. Les casinos underground foisonnent. Chacun y va de ses pions pour ramener à soi une partie d'un magot que le Président du pays n'entend pas partager. Comme souvent dans les romans hard boiled qui assument leur héritage des trames de Raymond Chandler, l'intrigue est plus fouillis que fouillée. Seul Haghenbeck sait ce qu'il a en tête. Alors que la mission de Sunny Pascal avait tout du séjour ensoleillé et alcoolisé, c'est le petit jeu auquel il s'adonne dans un hall d'aéroport qui va déboucher sur un quiproquo qui va le faire devenir la cible de quasiment toutes les organisations gouvernementales et criminelles du monde. Il va alors s'agir pour Sunny Pascal de débusquer le McGuffin cher à sir Alfred Hitchcock. L'ensemble est un brin foutraque, bien écrit avec un respect évident et un hommage à tout un monde littéraire et cinématographique. On découvre quelques stars, beaucoup de cocktails (chaque chapitre est intitulé du nom d'un cocktail dont la recette et la genèse sont décrits ; le cocktail est ensuite partie intégrante du chapitre), des jeux de mots hésitant entre légèreté et lourdeur, de jolies femmes - dont Ann Margret troublante ex-compagne d'Elvis Presley - qui tombent dans les bras de notre héros, un retour à la réalité qui se fait dans la brutalité, et une certaine morale. Distrayant et étonnant.
On en parle : La Tête en noir n°158
Citation
J'étais toujours un fin limier, mi-gringo, mi-mexicain, dont quatre-vingt-dix pour cent de l'existence s'étaient évaporés en alcool et le reste en pures conneries.