GÅkan

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Roman - Thriller

Gōkan

Braquage/Cambriolage - Gang MAJ dimanche 08 juillet 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,8 €

Diniz Galhos
Paris : Le Cherche midi, juin 2012
276 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7491-2611-1
Coll. "NéO"

Ceinture noire première Gōkan

Avec Reservoir Dogs et Pulp Fiction, le réalisateur américain Quentin Tarantino a chamboulé la structure des films qui, jusque-là, avait osé le flashback voire le flashback dans le flashback, mais ne s'étaient jamais aventuré dans une telle déstructuration chronologique. Ainsi dans Reservoir Dogs chacun des protagonistes revient sur sa vision d'une même scène et y apporte donc un point de vue différent. Dans Pulp Fiction, des scènes du début sont des scènes de fin et inversement. C'est cette déstructuration tarantinesque que Diniz Galhos use dans son premier roman intitulé Gōkan. Et il va puiser son inspiration, toujours chez le réalisateur américain, puisque les actions du roman sont autant de références au diptyque Kill Bill.

Le moins que l'on puisse dire est que Gōkan est un ensemble déjanté, difficilement classable, et que par conséquent il a sa digne place dans la collection "NéO" du Cherche midi chère à sa directrice Hélène Oswald. L'histoire se déroule à Tokyo en 2010. Diniz Galhos réunit un assassin américain raciste, des yakuzas qui ont du mal à tenir leurs troupes, un professeur français chargé de dérober la bouteille de saké de Quentin Tarantino (encore lui !), et une jeune et jolie garagiste qui passe son temps à fumer des pétards, et qui se retrouve obligée de dégommer une horde de gens tous plus méchants les uns que les autres, et qui sont à sa poursuite. Il faut dire qu'elle a récupéré une carcasse de voiture diplomatique dans laquelle il y avait une valise diplomatique bourrée de dollars...

Le roman nous plonge dans l'hémoglobine et dans les trajectoires singulières de tous ces personnages qui vont être amenés à se rencontrer en un bar attablé où chacun, une arme à la main, a en point de mire un de ses alter ego en un ultime hommage à Quentin Tarantino et Sergio Leone. Et ce n'est pas déflorer la fin que de dire que c'est un élément impondérable qui déclenchera un réel bain de sang. Pour ce premier roman, Diniz Galhos fait preuve d'une imagination fertile, et d'un sens aigu de la narration débridée. Il faut dire que le garçon a eu le temps de faire ses gammes : il est le traducteur aux éditions Sonatine du Livre sans nom et de ses suites. Il multiplie les scènes de combat enlevées (il réalise d'ailleurs un joli enchainement conflictuel entre arts martiaux japonais et art de la lutte américaine qui pourrait nous rappeler celle de Robert Ryan dans Face au soleil levant d'Edward Dmytryk quoique la fourberie y est ici inversée) avec beaucoup d'effets spéciaux, de phrases chocs et de chocs tout court. Attendons la suite...


On en parle : La Tête en noir n°158

Citation

J'ai dans ce chargeur de quoi vous tuer tous, l'un après l'autre, de quoi abattre ensuite le portier, plus trois piétons au hasard. Vous, vous n'avez que vos queues, et elles ne pèsent pas lourd.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 07 juillet 2012
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