Contenu
Poche
Inédit
Tout public
80 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-36476-013-4
Coll. "Le Petit écailler"
Murder Ballad
Dans "The Curse of Millhaven, sur l'excellent album Murder Ballads, Nick Cave chante l'histoire très romanesque d'une charmante jeune fille occupée à massacrer tous les habitants de sa petite ville. C'est un peu ce à quoi fait penser ce court roman ou longue nouvelle de Jean-Luc Luciani, se déroulant dans ce quart monde à la Erskine Caldwell qu'adorent les salonnards, du moment qu'il est (très) loin. L'auteur ne situe pas vraiment l'action de son texte, ce qui permet de penser qu'il s'agit autant d'un cauchemar gothique que d'une réalité. Le narrateur a-t-il vraiment commis toutes ces horreurs ? Car rien n'explique pourquoi cet "enfant qui tue les gens" s'évertue à assassiner son prochain dans ce village isolé où rien se passe d'intéressant. Est-ce simplement un jeu pervers qu'il nous décrit ? À chacun de se faire son idée. C'est aussi l'occasion de dresser une galerie de monstres ordinaires grotesques au sens premier, prompt à faire ressortir ce qu'il y a de pire en l'être humain. Il n'y aurait là que du classique s'il n'y avait cette écriture simple, acide et d'une efficacité rare, qui fait que ce petit texte se lit en apnée jusqu'à une conclusion certes courue, mais d'une logique implacable. Un exercice de style qui réussit à dépasser le simple exercice, ce n'est pas courant... Un auteur à suivre de près !
Nominations :
Prix marseillais du polar 2013
Citation
Je ne tue jamais le dimanche. Le dimanche, c'est le jour où l'on prie le Dieu de nous tous, alors c'est péché de taper avec les pierres sur la tête des autres enfants.