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Agence Hardy - 7 : Les Diamants fondent au soleil
Grand format
Inédit
Tout public
Paris : Dargaud, juin 2012
48 p. ; illustrations en couleur ; 30 x 23 cm
ISBN 978-2205-06709-5
Une enquête à la tonalité délicieusement désuète
Avec Agence Hardy, Pierre Christin privilégie un style de série policière qui fleure bon un classicisme proche de l'âge d'or des Reines Historiques du Crime. Il entraine son lecteur dans des intrigues bien troussées, servies par la mise en images parfaitement appropriée d'Annie Goetzinger.
Édith Hardy est la directrice d'une modeste agence, sise dans le XIIe arrondissement de Paris, fondée par son mari disparu, depuis, dans un naufrage.
En ce mois de février 1960, Victor, son assistant, part pour Alger à la recherche de Rosa, sa fiancée journaliste pour Combat. Il est très inquiet. Elle n'a donné de nouvelles à personne depuis quelque temps.
Édith retrouve un client, un joaillier célèbre de la place Vendôme. Celui-ci a connu le mari d'Édith, quand ce dernier était l'agent de change de la famille Levy-Sanders, bien avant la Seconde Guerre mondiale.
Les bijoux ont disparu en même temps que les membres de cette famille, engloutis dans le maelström du conflit. Aussi, quand une pierre réapparait, le bijoutier veut savoir comment. Édith se lance sur une piste pleine de surprises qui commence chez un brocanteur...
Pierre Christin, avec son héroïne, continue d'explorer les conséquences de la Seconde Guerre mondiale. Dans cet album, il traite des fortunes que les riches familles transformaient pour en disposer facilement dans le bouillonnement occasionné par la guerre qui se préparait. Nombre de ces familles avaient transformé une partie de leur avoir en des richesses facilement transportables, dissimulables. Mais, si celles-ci présentaient l'intérêt de concentrer en un faible volume des valeurs importantes, elles pouvaient plus facilement disparaître.
Parallèlement, avec l'assistant de son héroïne, Pierre Christin aborde le sujet d'actualité brulante dans le début des années 1960 : la guerre d'Algérie et sa cohorte de drames.
Toutefois, si les sujets retenus par l'auteur sont intéressants, leur traitement reste un peu en deçà. On ne retrouve pas le scénariste brillant de Léna, ni, bien sûr, celui de Laureline et Valerian. On a le sentiment que l'auteur s'ennuie à monter cette histoire, sentiment que l'on retrouve dans le scénario un peu terne de l'album précédent.
Par contre, le graphisme de très bonne facture est assuré par Annie Goetzinger, une dessinatrice qui se fait trop rare. Elle nous offre une reconstitution attrayante des années 1960, tant pour la mode que les objets du quotidien. Elle donne à l'héroïne cet aspect guindé de bourgeoise et une coiffure laquée, véritable casque que la mode imposait aux femmes.
Les diamants fondent au soleil n'est pas le meilleur scénario de Pierre Christin. On y trouve cependant matière à intérêt, un intérêt rehaussé par le graphisme attractif d'Annie Goetzinger.
Citation
C'est un petit voleur qui nous l'a refilée. Ça ne vaut pas tripette à mon avis, trop gros pour être une pierre rare...