Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Michel Alamagny
Paris : Le Masque, septembre 2011
284 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-3625-7
Coll. "Agatha Christie", 7
Actualités
- 08/11 Radio: Samedi noir pour Agatha Christie sur France Culture
- 30/09 Édition: Parutions de la semaine - 30 septembre
Cette semaine est placée sous le signe espagnol. En effet, au vu des maigres parutions en grand format, et nonobstant l'affection qui nous lie à la collection "Zone d'ombres" des éditions Asgard qui publie le dernier opus de Gilles Vidal (au cas ou vous ne le sauriez pas, Thomas Bauduret, éminent k-libriste, en est le directeur ; ce même Thomas Bauduret qui, sous le nom de plume de Patrick Eris signe en poche une Première mort toute lokomodienne), notre regard se tourne sur la nouvelle aventure d'Isidoro dans l'Espagne du XVIIe siècle. D'ailleurs, ça tombe on ne peut plus mieux. La Chambre des merveilles est un des romans que l'on peut gagner durant la quinzaine sur k-libre.
Pour le reste, du côté des poches, quelques bonnes surprises anciennes (Agatha Christie, Gilbert Keith Chesterton) et nouvelles (Natsuo Kirino).
Mais comme toujours, faites-vous avant tout plaisir :
Grand format :
Opération Tsunami : dossiers Deep Black, de Stephen Coonts & William H. Keith (City, "Thriller")
Côté Maroc : nouvelle noire. 1, Collectif (Marsam)
Côté Maroc : nouvelle noire. 2, Collectif (Marsam)
Côté Maroc : nouvelle noire. 3, Collectif (Marsam)
La Mort au détail, de Dirck Degraeve (Riffle noir)
Adieu, de Jacques Expert (Sonatine)
La Chambre des merveilles, d'Alfonso Mateo-Sagasta (Rivages, "Thriller")
Le Document caché ; La Pieuvre et le papillon ; Comme une horrible rose noire, de Didier Meyre (Vents salés, "Pourpre")
Soupçons sur le prof de philo de Jean-Giraudoux, de Julien Molard (A à Z Patrimoine, "Affaires bizarres")
Crise, de Cathy Reichs (Oh !)
Mémoire morte, de Gilles Vidal (Asgard, "Zone d'ombres")
La Fille au grain de beauté, d'Alain Vince (Terre de brume, "Littératures")
Poche :
Le Poète et les fous, de Gilbert Keith Chesterton (L'Arbre vengeur)
Cinq petits cochons, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
La Nuit qui ne finit pas, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
La Première mort, de Patrick Eris (Lokomodo, "Polar")
Cérémonies barbares, d'Elizabeth George (Pocket, "Noir")
Non coupable, de John Grisham (Pocket, "Thriller")
Le Silence des agneaux, de Thomas Harris (Pocket, "Thriller")
Le Vrai monde, de Natsuo Kirino (Points, "Roman noir")
Course-poursuite sur l'Aven, de Serge Le Gall (Alain Bargain)
L'Enfer de Plogoff, de Martine Le Pensec (Alain Bargain)
La Dernière frontière, de Philip Le Roy (Points, "Thriller")
Guide de survie d'un juge en Chine, de Frédéric Lenormand (Points, "Policiers")
Drive, de James Sallis (Rivages, "Noir")
Ramenez-moi la tête d'El Coyote, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Grands caractères :
Quand se lève le jour, de Mary Jane Clark (Corps 16, "Police")
Divorce à la chinoise, de Frédéric Lenormand (Corps 16, "Police")
Crime, gondoles et pâtisserie, de Loredan (Corps 16, "Police")
Dent pour dent, de Frédérique Molay (Corps 16, "Police")
Liens : Cinq petits cochons |Le Vrai Monde |La Dernière frontière |La Chambre des merveilles |Gilbert Keith Chesterton |Agatha Christie |Patrick Eris |Natsuo Kirino |Philip Le Roy |Frédéric Lenormand |Alfonso Mateo-Sagasta |Frédérique Molay |James Sallis |Gilles Vidal |Elizabeth George |John Grisham
Enquête dans le passé
En 1943, Agatha Christie écrit une nouvelle aventure d'Hercule Poirot dans laquelle elle fait preuve à nouveau d'ingéniosité. L'intrigue est originale mais non exotique. Hercule Poirot a déjà été le témoin puis l'enquêteur de faits se déroulant en Mésopotamie, sur le Nil ou même dans l'Orient-Express. Une fois n'est pas coutume, le cas sur lequel il se penche est vieux de seize ans. Si à l'époque il en a entendu parler, il n'en a aucunement été l'acteur. C'est la fille de la meurtrière, à l'aube de se marier, qui charge le détective belge de découvrir la réalité des faits sûre de l'innocence de sa mère.
Le cadre d'antan est comme d'habitude extraordinaire. Une riche demeure en bord de mer. Un peintre renommé réalise le tableau de sa maîtresse, qui sera son chef d'œuvre. Sa femme a malheureusement l'habitude de ses infidélités, mais chaque fois il revient dans son giron. Mais ce coup-ci, l'affaire n'est pas si sûre. La maîtresse en question a plein de charmes et l'insolence de ses vingt ans. L'atmosphère de la maison est pesante d'autant que ses occupants ont tous plus ou moins des raisons d'attenter à la vie du peintre. Ce dernier sera retrouvé mort empoisonné à la cigüe (versée dans son verre de bière apporté par sa femme). Cette cigüe avait été concoctée par le frère de son meilleur ami. Ces deux-là avaient plus ou moins été ébranlés par le mariage d'Amyas Crale avec Caroline. Cette même Caroline colérique qui avait défiguré sa demi-sœur quand elle était bébé, et qui porte depuis le poids de la culpabilité. Tout accuse Caroline, d'ailleurs lors de son procès elle ne se défendra pas, et s'éteindra quelques années après non sans avoir envoyé à sa fille une lettre l'assurant de son innocence.
C'est donc le point de départ de ces Cinq petits cochons (Agatha Christie s'appuie une nouvelle fois sur une comptine, elle les aime, rappelez-vous Dix petits nègres). Hercule Poirot accepte d'enquêter. Il est certain que l'aspect psychologique prendra le pas sur les preuves disparues depuis. L'ossature du texte est basique. Le détective rencontre tour à tour les cinq survivants de ce drame qui sont autant de coupables potentiels. Il leur demande de raconter ce qu'ils ont vécu et, surtout, de l'écrire (sous le fallacieux prétexte qu'il supervise un ouvrage relatant les faits). La deuxième partie du roman est donc une succession de lettres. La dernière offre un final comme Poirot les aime. Tous les protagonistes sont réunis en un même lieu (celui du drame passé), et chacun voit ses motivations passées au crible. Mais Agatha Christie nous propose en prime des situations tragiques qui ont conduit Caroline à mal analyser les faits et à ne pas se défendre (bien entendu, elle est innocente). Un joli pied de nez aux intrigues holmésiennes qui s'appuient sur les preuves, mais qui sera insuffisant pour condamner le véritable coupable.
Citation
Je n'ai pas besoin de me mettre à quatre pattes pour examiner les traces de pas, moi. Ni de ramasser les mégots ou d'examiner l'herbe couchée. Il me suffit de m'installer dans mon fauteuil et de réfléchir. C'est ça (il tapota son crâne en forme d'œuf) mon instrument de travail !