La Petite fille de ses rêves

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samedi 23 novembre

Contenu

Roman - Policier

La Petite fille de ses rêves

Social - Religieux - Assassinat MAJ mercredi 05 septembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,2 €

Donna Leon
The Girl of His Dreams - 2008
Traduit de l'anglais (États-Unis) par William-Olivier Desmond
Paris : Points, janvier 2012
326 p. ; 17.8 x 10.8 cm
ISBN 978-2-7578-2649-2
Coll. "Policier", 2742

Actualités

  • 03/02 Édition: Parutions de la semaine - 3 février
    Alors que les éditions Zulma continuent à préserver l'œuvre du regretté Pascal Garnier avec la réédition de Nul n'est à l'abri du succès, que Parigramme et Joseph Incardona proposent un Trash circus tendance 7.5, et que Deon Meyer se fend d'une nouvelle aventure de Lemmer qui devient de plus en plus visible à travers les 718 pages de À la trace, les éditions Rivages s'en donnent à cœur joie avec des auteurs comme Jonathan Buckley, Edward Bunker, Marc Boulet et Hugh Ronald Morrieson. Bourgois nous oppose un auteur au nom imprononçable : Kate Colquhoun, mais quand on sait la qualité des fictions proposées par l'éditeur, l'on se dit que l'on peut y aller les yeux fermés si tant est que l'on accepte de débourser le prix revendiqué (25 €). Le reste n'est pas à prendre à la légère. 10-18 sort deux romans historiques pendant que Frédéric Lenormand continue sa voltairisation ; Maurice Leblanc est remis au goût du jour ; Craig Russell et Arno Maneuvrier sont de retour sur les étals. Si, si... on ose la comparaison. Quant à Karin Slaughter, si son dernier roman a le droit à nos honneurs, c'est aussi - mais pas que - parce qu'il défend une juste cause : celle des bibliothèques américaines menacées.
    Comme d'habitude, faites votre choix...

    Grand format :
    Crains le pire, de Linwood Barclay (Belfond, "Noir")
    Casanova et la femme sans visage : le commissaire aux morts étranges, de Olivier Barde-Cabuçon (Actes sud, "Actes noirs")
    Le Dragon bleu, de Christine Brunet (Le Pierregord, "Encre rouge")
    Contact, de Jonathan Buckley (Rivages, "Littérature étrangère")
    Évasion du couloir et de la mort et autres textes, d'Edward Bunker (Rivages, "Thriller")
    Le Diable sur ses épaules, de Christian Carayon (Les Nouveaux auteurs)
    Le Chapeau de Mr Briggs, de Kate Colquhoun (Christian Bourgois, "Littérature étrangère")
    La Couleur de la peur, d'Anne de Pasquale (Marabout, "Fiction")
    Le Secret de Dieu, de David Emton (Albin Michel, "Thriller")
    Nul n'est à l'abri du succès, de Pascal Garnier (Zulma, "Littérature française")
    Le Crépuscule des guignols, de Chrysostome Gourio (Baleine)
    Une dangereuse emprise, de Araminta Hall (Belfond, "Grands romans")
    Trash circus, de Joseph Incardona (Parigramme, "Noir 7,5")
    Demain, l'apocalypse ? de Tim Lahaye (Vida)
    Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs")
    Meurtre dans le boudoir, de Frédéric Lenormand (Jean-Claude Lattès, "Romans historiques")
    Café allongé : roman policé, de Arno Maneuvrier (A Éditorial)
    À la trace, de Deon Meyer (Le Seuil, "Policier")
    La Vallée des disparus, de Bente Porr (L'Archipel, "Les Maîtres du suspense")
    Le Gai savoir à Montfermeil, de Claire Prendki (ADICE)
    Pater Nostra, de Eugene Robinson (Inculte)
    La Ville rouge, de Paolo Roversi (Les Escales, "Les Escales noires")
    Le Baiser de Glasgow, de Craig Russell (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Le Manchon noir, de Jean-Pierre Simoni (Durand-Peyroles)
    Génésis, de Karin Slaughter (Grasset, "Grand format")
    Sombre éclat, de Simon Tolkien (Michel Lafon)
    Une mort absurde, de Laura Wilson (Albin Michel, "Spécial suspense")

    Poche :
    Parti tôt, pris mon chien, de Kate Atkinson (LGF)
    Les Voisins d'à côté, de Linwood Barclay (J'ai lu, "Thriller")
    Seul à savoir, de Patrick Bawen (LGF, "Thriller")
    Contrebandiers, de Marc Boulet (Rivages, "Noirs")
    Le Serpent de feu, de Fabrice Bourland (10-18, "Grands détectives")
    Borderline, de Jonathan Buckley (Rivages, "Bibliothèque étrangère")
    Pompes funèbres à Cabestany, de Pierre Coutant (Les Presses littéraires, "Crimes et châtiments")
    La Prime, de Janet Evanovich (Pocket, "Best")
    Sans laisser de trace, de Joseph Finder (LGF, "Thriller")
    Untraceable, de Laura Griffin (J'ai lu, "Frissons")
    Le Canal des innocentes, de Hervé Huguen (Alain Bargain)
    Le Cercle intérieur, de Mari Jungstedt (LGF, "Policier")
    L'Aiguille creuse, de Maurice Leblanc (Infolio, "Microméga")
    Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, de Maurice Leblanc (Infolio, "Microméga")
    Danse avec la neige, de Pat Milesi (Act'polar)
    La Onzième plaie, d'Aurélien Molas (LGF, "Thriller")
    Rendez-vous avec un spectre, de Hugh Ronald Morrieson (Rivages, "Noir")
    Justice dans un paysage de rêve, de Mala Nunn (J'ai lu, "Thriller")
    L'Œil de la lune, anonyme (LGF, "Thriller")
    Requiem pour un gorille ou Vols au-dessus d'un nid de courroux, de Frédéric Ruffian (Les Points sur les i)
    Two for sorrows, de Nicola Upson (10-18, "Grands détectives")

    Grands caractères :
    Hôtel recommandé, de Jean Diwo (Libra diffusio, "Roman")
    La Petite fille de ses rêves, de Donna Leon (Libra diffusio, "Policier")
    L'Énigme des Blancs-Manteaux, de Jean-François Parot (Libra diffusio, "Policier")

    Liens : Seul à savoir |Le Cercle intérieur |La Onzième plaie |Génésis |Patrick Bauwen |Fabrice Bourland |Christine Brunet |Pascal Garnier |Joseph Incardona |Mari Jungstedt |Hervé Le Corre |Maurice Leblanc |Frédéric Lenormand |Donna Leon |Arno Maneuvrier |Deon Meyer |Aurélien Molas |Jean-François Parot |Marc Boulet

  • 13/01 Édition: Parutions de la semaine - 13 janvier
  • 25/02 Édition: Parutions de la semaine - 25 février

La petite voleuse

Venise, la cité des doges, restera à jamais une ville romantique au charme suranné. Le charme des vieux palais aux fondations noyés dans les eaux des canaux opère toujours sur les nombreux touristes, les trop nombreux touristes pour certains. Mais derrière cette vision idyllique un peu éculée se cache aujourd'hui une réalité plus contrastée et touchée par tous les maux actuels de notre société moderne.

Dans l'univers du roman policier, Venise est tout de suite associée à Donna Leon et, également, au détective de sa création, le commissaire Brunetti. Les enquêtes ont toujours pour cadre ce lieu incroyable semblant flotter miraculeusement depuis des siècles sur les eaux de la lagune.

Le moment est délicat pour Brunetti, empreint d'une morosité bien légitime. Il vient d'enterrer sa mère. Son chagrin est grand, la perte d'un être cher reste un moment des plus douloureux de la vie. Malgré tout Brunetti ressent un certain soulagement face à la délivrance de sa mère dont l'état ne cessait de se dégrader depuis plusieurs mois. Il trouve la consolation entouré de ses proches, une sorte d'illustration de la famille idéale.
Quelques jours après l'enterrement, il reçoit la visite d'un prêtre, celui qui a béni le cercueil de sa mère juste avant la mise en terre. Le missionnaire, très récemment rentré d'Afrique, veut lui parler d'un homme, soi-disant religieux. Il serait une sorte de père spirituel et dirigerait un groupe de prières. Pour le padre Antonin, il s'agit d'un manipulateur dissimulant les agissements d'une secte, et ce dernier espère avoir le soutien total de Brunetti afin d'enquêter discrètement sur les agissements de l'imposteur. Brunetti ne comprend pas très bien la démarche du padre, allant même jusqu'à soupçonner une certaine forme de jalousie. Il va malgré tout se renseigner et sollicite l'aide de sa belle-mère catholique pratiquante.
Mais rapidement toute son attention va se porter sur une affaire beaucoup plus dramatique. Le corps d'une enfant est retrouvé flottant dans les eaux d'un canal. Rien ne permet d'identifier la fillette qui s'est vraisemblablement noyée. Elle n'a pas de marques visibles de violence, juste des traces d'éraflures aux mains et au genou. Une chute malencontreuse d'un toit est envisagée mais il manque beaucoup de réponses à cette éventuelle hypothèse. Comme seul indice, on retrouve emprisonnés dans ses vêtements des bijoux. Il est d'ailleurs assez incompréhensible que personne ne se soit inquiété en signalant la disparition d'une si jeune fille. D'ailleurs les bijoux non plus n'ont pas été signalés comme dérobés, leurs propriétaires ont peut-être intérêt à se taire. Brunetti ne peut s'empêcher de penser et même de rêver à cette petite morte. Il y a trop d'incompréhensions et de mystères autour de cette noyade. Les résultats de l'autopsie vont assombrir encore un peu plus le tableau en révélant des traces d'activité sexuelle et même de maladie vénérienne. Grâce à la diffusion de son portrait dans les différents commissariats de police de la cité, un policier sera en mesure de l'identifier suite à une arrestation récente. L'enquête va alors s'orienter vers un camp de roms érigé aux limites de la ville. Brunetti va devoir faire face à la loi du silence également en vigueur dans ces familles.

Il est facile de sentir que Donna Leon prend plaisir à situer l'action de chacun de ses romans à Venise et à décrire cette ville qu'elle semble connaître sur le bout des doigts. Cependant elle n'hésite pas à faire voler l'image de carte de postale pour dresser un portrait contrasté mais certainement plus réaliste du monde moderne qui doit faire face aux inégalités, à la corruption, à l'aveuglement face à l'attrait de l'argent. Plutôt qu'une enquête policière intense et haletante, Donna Leon se lance dans une critique aux accents amers de la société italienne. Mais même en s'élevant contre le tourisme de masse et en abordant les thèmes très actuels de la tolérance, du racisme, ce roman au rythme lent donne l'impression de s'essouffler au fil des pages et de finir dans une sorte de complaisance aveugle facile. À moins que Donna Leon ait préféré cet épilogue pour montrer le cynisme hypocrite de notre monde moderne...
Ce n'est pas certainement pas le meilleur opus des enquêtes du commissaire Brunetti pour découvrir l'univers de Donna Leon, et son talent de romancière reconnu par beaucoup.

Citation

Tout ce que vous avez à faire, c'est d'éprouver les bons sentiments, les sentiments politiquement corrects, et de bien montrer toute la délicatesse de votre sensibilité. Et du coup, vous n'avez plus à agir. Il vous suffit de rester tranquillement assis avec vos précieux sentiments en sautoir, pendant que tout le monde s'écroule autour de vous mais vous applaudit tout de même parce que vous ressentez ce que tout être sensible ressentirait.

Rédacteur: Fabien Maurice mardi 21 août 2012
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