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Roman - Thriller

Fleurs sanglantes

Tueur en série - Urbain MAJ lundi 27 août 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Colleen McCullough
Naked Cruelty - 2010
Traduit de l'anglais (Australie) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, juillet 2012
424 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-0721-9

Les violeurs se hâtent de vous faire mourir

Colleen McCullough. Ce nom vous dit peut-être quelque chose, et ce serait bien normal car cette dame est l'auteur du célèbre roman Les Oiseaux se cachent pour mourir. Mais elle a sans doute envie depuis le temps de transformer cette image conservatrice. C'est pourquoi elle nous livre ici un personnage assez détestable dont les actions hautement condamnables seront restituées avec un soin aigu du détail et de la froideur.

Nous sommes à la fin des années 1960 et un violeur en série, particulièrement retors, qui torture longuement ses proies, sévit dans la région. On va trouver plus précisément dans une ville universitaire d'habitude assez calme de nombreux suspects et des forces de police un peu dépassées. Pourtant, entre le violeur, un kidnapping et un mystérieux voleur, tous ont fort à faire. Colleen McCullough reste dans la tradition d'un roman nourri aux racines du romantisme. Les policiers oscillent entre deux clans avec, d'un côté, les "sérieux" qui accumulent les problèmes, boivent trop, divorcent, ont des ennuis avec les femmes et leurs supérieurs, et de l'autre des policiers riches, qui travaillent en dilettante. On peut y rajouter la kidnappée, qui est issue d'une riche famille allemande, ce qui permet, outre une ébauche de relations avec une policière, de montrer une vieille famille européenne et d'offrir un voyage en Europe. De même les victimes de viol proviennent de bonnes familles, et le voleur ne s'en prend qu'aux riches magasins - dont une antiquaire spécialisée dans les objets en verre de qualité. En arrière-plan, Fleurs sanglantes sert aussi à présenter à la fin des années 1960 et la façon dont les femmes américaines ont conquis leur liberté : développement des études universitaires, choix de profession, décision de ne pas se marier... Le violeur serait une façon de montrer justement comment les hommes ont du mal à s'adapter à cette nouvelle donne. Et la chute finale justement confirme cette impression. Ce côté historique et démonstratif montre à la fois l'intérêt et les limites du roman car écrit par une "spécialiste de l'écriture", appuyé par un vernis policier, apte à attirer le grand lectorat, à offrir lorsqu'on est invité, mais un peu décevant pour les lecteurs habitués du genre.

Citation

Le monde se mit à tanguer, vira au noir et s'effaça avant de réapparaitre à l'instant où il pénétrait brutalement son vagin desséché par la terreur.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 22 août 2012
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