Kaïken

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Roman - Thriller

Kaïken

Tueur en série MAJ lundi 03 septembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,9 €

Jean-Christophe Grangé
Paris : Albin Michel, septembre 2012
472 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-226-24303-4
Coll. "Thrillers"

Nô Pasaran

Un an seulement après Le Passager, le Grangé nouveau débarque du haut de ses 472 pages bien tassées... Ce qui ne rebutera pas l'amateur, l'auteur ayant assez de souffle pour tenir la distance. Mais depuis Le Vol des cigognes, le marché du hou-fais-moi-peur s'est considérablement étoffé, obligeant de rester compétitif (dans ce domaine, on parle plus de linéaires et de têtes de gondole que de littérature...). Résistera-t-il à la concurrence ?

L'histoire commence de façon classique : le policier Olivier Passan est sur la piste d'un tueur en série (tiens donc...) surnommé "L'Accoucheur", puisqu'il tue des femmes enceintes. Or Passan tient son suspect : Guillard, un garagiste né hermaphrodite qui grandit en orphelinat et se fonda une carrière à la force du poignet. Or Passan s'aperçoit que quelqu'un entre et sort de sa maison où vit son épouse japonaise, Naoko, et leurs deux enfants métis. Mais il s'avère vite que l'intrus et Guillard sont deux personnes différentes...

Deux romans en un donc : l'histoire de tueur en série au froid délire évoque fortement l'itinéraire de Frank Dolarhyde dans Dragon rouge de Thomas Harris... Une fois celle-ci conclue, on passe à l'autre partie du roman : les rapports entre le policier, fou d'une culture japonaise folklorique qui n'existe que dans son esprit, et Nakao, qui en apparence a rejeté tout son héritage — mais en porte le poids... On sent-là une nette tentative de sortir du cadre du thriller industriel, bousculant un peu la fascination plutôt parisienne pour un Japon de carte postale, à base de Bushido, de musiques jugées ringardes par les Japonais et d'icônes cinématographiques. Et pourtant, le personnage vit cet amour de façon sincère ! Mine de rien, l'auteur aborde de façon intéressante le métissage, l'appréhension d'une autre culture lorsqu'on ne la voit que sous les yeux de l'amour — et au contraire la fascination/répulsion qu'elle exerce sur Nakao, l'Européenne aux yeux bridés constamment mise face à ce qu'elle rejette, ou du moins en apparence.

Certains pourront trouver ces descriptions de problèmes de couple un peu longuettes, mais ce n'est que la mise en place d'une troisième partie où le roman décolle... même si elle semble distincte du début du roman (sommes toute, l'histoire de tueur en série et le drame personnel des époux pourraient être deux récits différents !), et introduit un personnage en cours de route ! On le pardonnera aisément, puisque cette troisième partie est immersive en diable, se terminant par une très belle scène finale (appel du pied au cinéma, diront les mauvaises langues). Le tout avec une (bonne) langue qui se permet des notations parfois justes, frôlant le kitsch en d'autres occasions, mais avec une science de la narration qui fait qu'on ne peut s'empêcher de tourner les pages. Et avec tout de même quelques neurones de plus que le best-seller décérébré de base. Du travail d'OS certes, mais d'un excellent OS !

Citation

Il s'était endormi comme on meurt d'une balle en plein front, ses rêves formant au-dessus de lui une lourde sépulture de pierre.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 30 août 2012
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