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Mildred Pierce - 1945
Paris : Warner Bros., août 2008
1 DVD VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
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Mère assassine ?
Michael Curtiz, réalisateur de l'inoubliable Casablanca avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, adapte en 1945 un roman de James M. Cain porté haut par la grâce et le talent de Joan Crawford (et reconnu comme tel puisque le rôle lui vaudra un Oscar).
Véritable film noir à l'esthétique sûre et maitrisée enjolivée par un noir et blanc où le réalisateur s'en donne à cœur joie pour mieux faire rejaillir l'ombre et la lumière de la justice de Los Angeles, Le Roman de Mildred Pierce débute par le meurtre de Monte Beragon (Zachary Scott étonnant en dandy éhonté et désargenté), dernier mari en date de Mildred Pierce (Joan Crawford troublante dans son rôle de mère aimante) dans leur demeure côtière de la ville aux mille lumières. On ne sait pas qui a tenu l'arme qui a fait feu à de nombreuses reprises sur cet homme.
Dans la séquence qui suit, Mildred tente de se suicider avant d'entrainer un de ses amis, amoureux éconduit, sur les lieux du meurtre où elle essaie de le piéger. Peu après, interrogée au commissariat de police, elle revient sur sa vie au milieu de laquelle figure Velda, ultime enfant d'un couple déchiré, gâtée à outrance et pour qui elle a fait tous les sacrifices allant même jusqu'à se marier avec un homme qu'elle n'aime pas.
Pour la police, le meurtrier ne fait aucun doute. Il s'agit de son premier mari. Il avait un motif et pas d'alibi. D'ailleurs, il a avoué. Mais Mildred ne croit pas à sa culpabilité tout en s'interrogeant sur les raisons de ses aveux...
La moitié du film se réduit presque à un long flashback sur la première vie de Mildred et un mariage raté avec un mari volage et deux filles opposées. Une, garçon manqué, va mourir de pneumonie, l'autre, véritable monstre de vanité à qui Mildred offre tout ce qu'elle désire, n'adore que sa propre personne et l'argent. D'ailleurs, très vite le film se focalise sur cette enfant pourrie gâtée qui joue des sentiments que lui porte sa mère pour la mener par le bout de la baguette.
Joan Crawford a beau dire que "la liqueur des uns est le poison des autres", sa fille est sa faiblesse. Mais par amour pour elle, a-t-elle été jusqu'à tuer son mari ? Car l'on se doute que si Mildred Pierce est interrogée au poste de police alors que son ancien mari a avoué le meurtre, c'est avant tout parce que la police elle non plus ne croit pas à sa culpabilité et tente de démêler un imbroglio familial.
Et c'est là qu'apparait tout le talent de Michael Curtiz associé à des scénaristes parmi lesquels on note la présence de William Faulkner. Il dirige excellemment cinq personnages (deux femmes et trois hommes), manie à l'extrême leurs relations, leurs personnalités. On peut regretter cette caricature de gouvernante noire à la voix horrible. Mais le film est un chef d'œuvre scénaristique qui dépeint les travers d'une société où le rêve américain a vite fait de se transformer en cauchemar. Où la fierté mal placée se paie cash. Où l'argent ne fait pas le bonheur, n'y contribue même pas mais est l'apanage des sans scrupules.
Le Roman de Mildred Pierce : 111 min. réalisé par Michael Curtiz sur un scénario de Ranald MacDougall, William Faulkner & Catherine Turney d'après le roman Mildred Pierce de James M. Cain avec Joan Crawford, Zachary Scott, Ann Blyth, Jack Carson, Eve Arden, Bruce Bennett...
Bonus. Documentaire "Joan Crawford : la star hollywoodienne". Bande annonce de la collection "James Dean".
Illustration intérieure
L'interrogatoire avec Joan Crawford en mère tourmentée.
Citation
Mener une enquête c'est comme fabriquer une auto. Il suffit d'assembler les pièces et on a l'auto. Ou le meurtrier.