À tous et à personne

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Contenu

Roman - Noir

À tous et à personne

Disparition - Assassinat - Urbain MAJ jeudi 28 mars 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Grazia Verasani
Di tutti e di nessuno - 2009
Traduit de l'italien par Paola de Luca, Gisèle Toulouzan
Paris : Métailié, avril 2012
220 p. ; 19 x 13 cm
ISBN 978-2-86424-860-6
Coll. "Noir - Suite italienne"

Nostalgie sauce bolognaise

Dans le roman de l'Italienne Grazia Verasani À tous et à personne, il y a une enquête, et même deux, car il faut bien que Giorgia Cantini, la détective privée, travaille. D'une part, elle doit découvrir pourquoi une jeune lycéenne studieuse a commencé à sécher les cours avant de disparaître et, d'autre part, qui a bien pu tuer il y a quelques années la jeune fille aux crapauds, une personne peu folle mais inoffensive, et dont les mœurs libertains alimentaient les fantasmes. Le balancier est mis en place comme suit : l'affaire de la jeune fille aux crapauds oblige Giorgia Cantini à revenir dans les quartiers de son enfance, à se souvenir de sa jeunesse, et l'autre enquête l'oriente elle aussi vers cette même jeunesse, disparue pour elle, mais qu'elle voit revivre chez la lycéenne qu'elle suit.
Lors de son enquête, calme, lente, empreinte de nostalgie et de curiosité météorologique dans Bologne, ville italienne, où il y a plus de pluie que de soleil, Giorgia Cantini va autant à la recherche d'elle-même qu'elle poursuit un coupable, rencontre des gens avec qui elle partage des discussions, des observations la vie de cette Bologne qu'elle aime, une Bologne qui ressemble à celle de vieux films italiens ou aux photos de Doisneau, peuplée de personnages burinés par l'âge, attendrissants, buvant dans des petits troquets.
Du coup, même si elles sont résolues, les énigmes ne demeurent avant tout qu'une façon originale de déambuler, de regarder, de flâner, de découvrir une autre Italie que Grazia Verasani décrit avec un humour léger, un attendrissement sensible, comme, lorsque par une après_midi pluvieuse, nous montons dans le grenier et, au milieu des poussières, reprenons de vieux albums de photos. À tous et à personne plonge dans cette mélancolie un peu amollissante mais en même temps qui réchauffe, comme dans les contes de terreur anciens lorsque le narrateur prend son verre, se met au coin du feu et commence son récit.

Citation

On ne le ressent qu'en observant un cadavre, car cette personne qui était d'abord vivante est devenue pareille au tambour d'une machine à laver qui s 'arrête en fin de programme. Une chose, rien qu'une chose.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 09 septembre 2012
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