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Tueurs en série : les criminels de l'extrême
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Inédit
Tout public
Plus extrême tu meurs !
Dans l'esprit des tueurs... Voilà une promesse alléchante! Envoûtante même, non ? Dans la tête d'un tueur... Mais le peut-on vraiment sans avoir tué soi-même ?... Ressentir... Quoi au juste ? Quel petit frisson, quel tremblement, émoi, excitation, quelle épouvante à nulle autre pareille ?... De quoi parlons-nous ? Le titre est racoleur, mais on en reste sagement sur cette faim. L'auteur n'avait d'autre intention que de passer en revue tout d'abord tout ce que l'on connaît plus ou moins sur le sujet. Une systématique. Lacunaire, rassurez-vous : seule une encyclopédie en épuiserait le sujet. Et encore ! Il commence donc par la définition, retenant celle qui voudrait reconnaître pour serial killer quiconque aurait tué au moins trois fois dans sa vie... Et qu'importe le temps qu'il y a mis. Pourvu qu'il y ait pris du plaisir. Encore que, on le voit, la chose soit déjà discutable. Tout comme celle de la domination. Ou encore celle de l'impulsion. Qu'on ne sache pas résister à cette pulsion ne peut circonscrire toute l'étendue du phénomène. Bannis également de la définition les crimes idéologiques, les crimes fanatiques, les crimes motivés par l'appât du gain, sans que cela convainque vraiment. Mais on veut bien. Chacun y retrouvera les siens, à défaut de pointer dans l'un ou l'autre de ses présupposés ses propres travers... L'ouvrage s'accomplit ainsi en rubriques listant les items, motivations, soubassements psychologiques, modes opératoires, sans parler de la signature, parachevant l'œuvre de destruction, nécessairement personnelle, relevant du plus profond de l'être, théorie de l'inconscient à la rescousse.
Cette cause entendue, enfin s'ouvre, si l'on peut dire, la partie documentaire, nos fameux quinze criminels de l'extrême – plutôt que serial killers, qui est une appellation propre au XXe siècle, renvoyant bien davantage que ne saurait le dire sa fade traduction française à des pratiques propres à notre siècle, plutôt qu'au XVIIe, où l'auteur est allé puiser son premier exemple, celui d'Elisabeth Bathory. Que dire de cette figure arrachée à l'oubli de l'histoire ? Sinon qu'elle semble détenir la palme en matière de cruauté, mais que la restitution de sa personnalité, avec ces dialogues réécrits à la façon d'aujourd'hui, laisse perplexe. Lui succède l'incontournable Jack et le trop romantique Roberto Succo, toutes figures plus ou moins connues déjà. Reste, en suspens, une question : celle du rôle des médias dans la dissémination du crime en série made in USA. Une interrogation soulevée sans que l'auteur ne s'y attarde, alors qu'on le devrait au fond, sur ce traitement des tueurs en série dans les médias contemporains, y compris dans ce déluge d'ouvrages qui leur sont consacrés. Promus par les médias, leurs figures modèlent singulièrement notre société, non ?
Citation
Le sang coule, il apprécie la plaie en connaisseur.