Contenu
Poche
Inédit
Tout public
192 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2397-5
Coll. "Noir", 881
Actualités
- 26/08 Café littéraire: Apéro polar - Saison 5 # 1 : Dominique Forma
Vendredi 12 septembre à 18 h 30, l'association nantaise Fondu au noir entame sa cinquième saison de ses Apéros polar en compagnie du romancier Dominique Forma. L'écrivain français, que nous avions remarqué après la parution chez Rivages de Voyoucratie, est revenu sur le devant de la scène éditoriale en janvier 2014 avec Hollywood zero, un roman dont le titre pourrait fortement faire écho à un Ground zero de sinistre mémoire et qui en dit déjà long sur le monde du cinéma. L'intrigue un tantinet foutraque et dans un style hautement sympathique ravira le lecteur d'ouvrages légers mais pas que avec des personnages forcément hauts en couleur. Sachez qu'il y a de l'alcool, du sexe, de la drogue, de l'arnaque à la petite semaine, du rêve et du désenchantement. Mais tout cela (et même plus), l'auteur vous en parlera bien mieux que nous à l'occasion de cette rencontre à la librairie-café Les Bien-Aimés (2, rue de la Paix - 44000 Nantes. Tél. : 02.85.37.36.01). Comme le disent si bien les Fondus : "Photographe, chanteur, étudiant en cinéma, vendeur de disques, animateur radio... Dominique Forma fait tout ça avant de réaliser à Hollywood son film Scenes of the Crime (La Loi des armes, 2001). Depuis qu'il est revenu vivre en France, il a ajouté une autre compétence à la liste, en écrivant des romans pour les adultes (Skeud, Voyoucratie, Hollywood zero) et la jeunesse (Sans vérité, Nano, Sauve-moi Nano). Avec lui, nous parlerons musique et littérature, et nous reviendrons sur l'aventure de ce film avec Jeff Bridges dans le rôle principal." Alors, êtes-vous tentés ?
Liens : Hollywood zero |Dominique Forma |Fondu au noir - 22/10 Librairie: Dominique Forma & Serge Quadruppanis
- 07/09 Édition: Parutions de la semaine - 7 septembre
Le bal des voyous
Voyoucratie c'est un roman court et dense dans lequel Dominique Forma s'amuse faire entrer un à un des personnages picaresques et représentatifs des petites frappes de banlieue. On se demande bien d'ailleurs comment Francis le Parisien a pu fêter ses cinquante et un ans tant le plan qu'il a superbement fomenté et malheureusement pour lui mis en pratique le classe à jamais parmi les grands couillons de l'Histoire. Francis, c'est Néron qui met le feu à Rome et ne se donne aucune échappatoire. C'est un homme qui ne veut pas mourir usé, mais qui ne veut pas céder son empire à quelqu'un qui ne mérite pas sa confiance. Alors il a ce trait que tous les génies ne lui envieront plus : s'appuyer sur la rumeur.
Lui, son business c'est un mélange de drogue et de boites de nuit. Il est à la fois propriétaire, diffuseur et distributeur. Le tout dans un territoire bien donné. Son associé, c'est Buko, un gars butté. Son plan ? S'assurer de la loyauté infaillible d'un homme soumis à des interrogations quant à l'honnêteté de leurs relations financières. Oui, vous avez bien lu : Francis fait courir le bruit qu'il a enflé Buko, juste pour voir comment ce dernier va réagir. Seulement voilà, Francis, il n'a jamais lu Voyoucratie, sinon il saurait que dans les relations d'homme à homme, il y a toujours des parasites ou des intermédiaires ou les deux à la fois. C'est ainsi qu'un fondu des neurones va s'ingénier à capturer l'un pour le remettre à l'autre et ainsi gagner sa confiance.
Et puis, il y a tous les autres. C'est ainsi que se forme une procession qui débute sur le parking d'un supermarché pour aller jusqu'au cimetière. Une procession sanglante, peu pourvue de neurones mais armée jusqu'aux dents (pour ceux qui en ont encore, des dents). Cette procession passera devant le Donjon, un antre sado-maso, des rabatteurs de caddies en manque de rut, des grands-mères affolées, des carcasses de voitures et des flics insouciants pour une ultime ribambelle bancale.
Voyoucratie c'est cette farce assortie de dialogues froids et calculateurs qui fusent, tout en rythme menée tambour battant par des chapitres courts qui alternent les personnages principaux, et qui donne envie de rire et de gerber devant autant de bêtises. Rire car ils sont quand mêmes graves ces personnages loufoques de Dominique Forma, gerber car ils ne différent pas de ceux de notre ploutocratie...
Citation
Fred fut le premier employé sur lequel il posa les yeux. Il faisait l'idiot en rangeant des fromages de chèvre. Lobet l'avait dans le nez. Fred accepta le rapport de force. Cela donnait de la verticalité et des vertèbres à sa rancœur, à sa désespérance comme disaient les journalistes.