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On achève bien les tonneaux
Grand format
Inédit
Tout public
220 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-213-66868-0
Coll. "Noir"
Arrière-goût peu appétissant
Avec On achève bien les tonneaux, les duettistes Jean-Pierre Alaux et Noël Balen en sont déjà au dix-neuvième volet d'une série qui met en scène Benjamin Cooker, œnologue réputé (et fine gueule), et son assistant Virgile aux prises avec les différents vignobles du monde. Dans cet opus, ils posent leurs valises à quelques kilomètres de leur port d'attache, en terre de Cahors. Là, deux industriels ont décidé de redonner des lettres de noblesse aux vins locaux pour les hisser à la hauteur des plus grands crus. Benjamin Cooker est chargé d'aider l'un des deux propriétaires, mais son vin a un goût étrange... Et c'est peut-être bien à cause du cadavre qui est en train de pourrir dans le fût...
Benjamin Cooker est un fin gourmet. Il devrait donc savoir que pour réussir un bon plat, il faut posséder les bons ingrédients dans des quantités suffisantes et nécessaires, et les mélanger avec soin. Les deux auteurs devraient savoir que pour réussir un roman policier, fut-il de facture classique, il convient d'agir de même. Il y a bien un cadavre, mais sa mort arrive aussi comme un cheveu sur la soupe. Il y a bien une enquête, mais elle est partagée entre un policier plus angoissé par les tromperies de sa femme que par la découverte de la vérité, et deux enquêteurs amateurs plus mous qu'une miss Marple atteinte d'Alzheimer - à son habitude Virgile est amoureux, et Benjamin Cooker ici cherche plus à s'acheter un château qu'à enquêter. Enfin, il y a bien des mobiles intéressants comme la lutte entre artisans et industriels pour développer un cru et le vendre, et la conquête de la présidence de l'association du syndicat des vignerons.
Tous les ingrédients sont là, donc, en ordre dispersé et dans des quantités inappropriées (trop de délayage délié à l'intrigue), comme si tous se moquaient de l'histoire, du pauvre cadavre, autistes de leurs propres envies, et sans aucun relief. Le titre, hommage à un roman tout en rythme et à l'intrigue serrée d'Horace McCoy, On achève bien les chevaux, tombe d'autant plus à plat. Il est bien évident que dans une série au rythme de parution aussi rapide tous les épisodes ne peuvent atteindre le sommet et, parfois, un volet est négligé, comme il peut arriver à un grand cuisinier de se reposer sur ses lauriers et de négliger quelques clients de passage, mais il reste à espérer que les fourneaux cuiront de meilleures denrées à l'automne dans le Médoc.
Citation
Si Pellegrin n'avait pas été ce riche capitaine d'industrie dont l'une des sociétés risquait de figurer prochainement au second marché, le policier toulousain se serait peut-être intéressé de plus près à sa vie privée.