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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Jean-René Dastugue
Rodez : Le Rouergue, septembre 2012
300 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-8126-0397-6
Coll. "Noir"
Fugue écossaise
Curieux itinéraire que celui de Peter May (à ne pas confondre avec le Peter Mayle des Chroniques provencales), qui commença par une suite chinoise pour revenir dans son Écosse natale, ou plutôt les îles Hébrides, avec son personnage de Fin, policier en retraite. Ce roman qui doit clore la trilogie rappelle le séminal Le Chanteur de la romancière anglaise Cathi Unsworth, dont on ne dira jamais assez de bien. Même construction en deux époques, même description des tensions au sein d'un groupe de rock ou assimilé, et la recherche de la vérité mènera Fin à Malaga au lieu du Lisbonne d'Unsworth. Cette ressemblance tient moins d'une volonté plagiaire bien improbable que du fait que les deux romans parlent des mêmes thèmes : le temps qui passe inexorablement, les amitiés trahies ou vieillissantes, le tout sur une trame policière classique qui est plus prétexte à disséquer la vérité des âmes.
Le point de départ est donc classique : lorsqu'un loch s'assèche suite à un phénomène naturel, on y trouve un avion qui appartenait à Roddy, disparu depuis dix-sept ans. Roddy, musicien d'Aman, groupe composé d'anciens amis de Fin, assemblage d'individualités conflictuelles autour de la belle Mairead, visage d'ange cachant peut-être un démon calculateur...
L'impression générale est beaucoup plus mélancolique que le bijou de Cathi Unsworth, correspondant bien à une terre rude, âpre, de celles que tous rêvent de quitter — à l'exception de Whistler, flûtiste du groupe qui, lui, choisit de rester. Et là où Le Chanteur était résolument urbain, voire Londonien, cette terre insulaire est un personnage à part entière du roman, occasion de très belles pages de descriptions faisant toucher sa beauté sauvage et brumeuse. Car ce roman, en plus d'être d'une grande finesse psychologique, est remarquablement bien écrit (et, bien sûr, remarquablement bien traduit). Que demander de plus ?
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°47 |La Tête en noir n°158
Citation
Sur l'île, personne ne fermait sa porte, et de toute façon, qui aurait volé un homme qui ne possédait rien ?