Montségur, 1201

Les vantaux étaient collés au mur, offrant un maximum de place pour l'unité de police technique et scientifique. Deux hommes en combinaison blanche avec des patounes d'extraterrestres opéraient visage masqué, attentifs au moindre détail. De minuscules pancartes numérotées parsemaient le sol, soulignant un objet ou bien une empreinte suspecte. Un ruban latéral permettait d'entrer et de sortir sans souiller la scène de crime.
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Roman - Policier

Montségur, 1201

Historique - Énigme - Religieux MAJ mercredi 10 octobre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,6 €

Jean d'Aillon
Paris : J'ai lu, juin 2012
480 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-03705-8

Un complot au coeur du Moyen Âge

Amicie de Villemur vit heureuse avec Amiel, son mari, dans leur seigneurie de Saverdun, jusqu'au jour où il se tue à la chasse. Son beau-frère veut la forcer à l'épouser pour accaparer les droits du fief. Elle, qui n'a jamais apprécié cet individu brutal, refuse. Pour vaincre sa résistance, il l'enferme dans des conditions très précaires.
Un intendant, resté fidèle à son mari, l'aide à s'enfuir. Elle se réfugie, avec sa servante, chez Guilhem, seigneur de Lamaguère.
Celui-ci, très amoureux, est encore sous le choc du départ de Sanceline partie vivre sa foi cathare. Revoir Amicie le réjouit. Ils ont été amants deux ans auparavant, avant le mariage de la jeune femme.
Cependant, la situation est compliquée, entre les frères de la jeune femme qui l'ont "vendue" à Amiel, le comte de Toulouse et celui de Foix qui se disputent ce domaine.
Quelque temps après, Amicie, sa servante et un membre de la communauté sont attaqués par des frelons. Leur vie ne tient qu'à un fil. Guilhem acquiert vite la certitude qu'il ne s'agit pas d'un accident.
Participant aux fêtes de Pâques à la cour de Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, il s'intéresse au conte de Chrétien de Troyes sur l'odyssée de Perceval et sa recherche du Graal.
Guilhem, pour museler une conspiration diabolique, va devoir partir à sa recherche et à celle de l'émeraude de Lucifer. Mais, des moines cisterciens, le comte Dracul, un Transylvanien, deux troubadours allemands... sont sur les rangs. La tension devient extrême.

Guilhem, un ancien routier, est devenu chevalier grâce à la protection du comte de Toulouse. Il a reçu le titre de seigneur d'un petit domaine qu'il a dû enlever de haute lutte à des moines qui s'y étaient installés.

Dans la présente aventure du chevalier troubadour, Jean d'Aillon met la religion cathare au centre de son récit, explicitant de façon claire, simple, compréhensible, les grands principes qui régissaient cette croyance. Il donne les doctrines qui gouvernaient les bons hommes, leurs valeurs, les quelques "sacrements". Il décrit leur existence et la compare à celle du clergé de l'Église romaine qui ne pense que prise de pouvoirs, accumulation de richesse, à étendre leur influence sur l'ensemble de la population. D'un côté, on a un certain angélisme, de l'autre une cruauté féroce, barbare. Tous les moyens sont bons pour nuire et étendre l'hégémonie romaine.

Il développe les relations de pouvoir entre suzerains et vassaux, les jeux politiques, les rivalités, les alliances que chacun établit pour se garder de voisins plus puissants au caractère despotique.
L'auteur imagine, liant tous ces éléments, une intrigue subtile, qui entrelace une situation historique réelle et des éléments fictionnels. Ils sont si bien tressés qu'ils deviennent réalistes.

Il enrichit son histoire avec les joutes armées et les joutes poétiques faisant référence à Chrétien de Troyes et ses contes. Il décrit, avec précision et érudition, la vie de cette époque, le mode d'existence quotidien. Il fait revivre nombre de personnages authentiques qu'il est passionnant de découvrir comme Esclarmonde de Foix, une grand figure du catharisme ou Wolfram d'Eschenbach un des plus grands poètes allemands du XIIIe siècle. Il explicite, de façon vivante, les luttes politiques, les conflits qui opposent les puissants, la législation en vigueur pour régler tant les problèmes de succession que les litiges qui sont monnaie courante.

Montségur, 1201, ce quatrième volet des enquêtes de Guilhem, se hausse largement au niveau des précédents. L'auteur nous offre un grand moment d'une lecture enrichissante et distrayante. À recommander pour mieux cerner toute la beauté de l'idéologie cathare et regretter que celle-ci ait été écrasée au nom d'une volonté absurde de pouvoir.

NdR - l'auteur décrit la jeunesse de son héros dans un roman qui paraît ce mois d'octobre 2012 aux Presses de la Cité sous le titre De taille et d'estoc.

Citation

Dame Amicie, promets-tu de ne jamais mentir ni jurer ; de ne plus toucher à un homme ; de ne tuer aucun animal et de ne plus manger ni viande, ni œuf, ni laitage ; de ne plus te nourrir que de végétaux et de poissons ; de ne rien faire sans prière ; de ne jamais dormir sans être vêtue ; de ne pas trahir ta foi, quel que soit le genre de mort dont on te menace ?

Rédacteur: Serge Perraud mercredi 03 octobre 2012
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