Le Convoi des braves

Le lac Léman était gris. La neige saupoudrait ses rives, le froid était perçant. Alberto releva son col, enfonça son bonnet et sortit de la gare. Il prit un tramway pour l'université et alla se promener près du lac, dans le parc du Bourget. Son interlocuteur avait insisté pour le rencontrer dans un endroit discret. C'était un professeur de physique russe, qui travaillait à l'université depuis quatre ans. Il connaissait bien le milieu des scientifiques de son pays, et souhaitait garder l'anonymat.
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DVD - Western

Le Convoi des braves

Road Movie - Gang MAJ mercredi 10 octobre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 10 €

John Ford
Wagon Master - 1950
Serge Bromberg (présentation)
Paris : Montparnasse, février 2005
1 DVD VF/VO/VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "RKO", 51

Conquête mormonne

Les braves ceux sont ces colons qui suivent une hypothétique piste en vue d'un paradis terrestre où ils pourront faire pousser des semences qu'ils transportent dans leurs chariots. Dans ce western très linéaire de John Ford, qui fait suite à une trilogie haute en couleur (La Poursuite infernale, 1946, Le Massacre de Fort Apache, 1948 et La Charge héroïque, 1949), suivre un convoi de mormons s'apparente à une sinécure jugulée par deux mouvements de caméra. Certes l'ambiance est bon enfant avec des personnages au regard extatique, qui aiment danser, chanter mais surtout pas boire ni blasphémer, mais ce n'est pas forcément ce que l'on attend d'un western fordien. Il y est bien question de bandits, de Navajos, d'un docteur saltimbanco-escroc (du genre à vendre de l'élixir qui guérit SURTOUT des ongles incarnés), mais l'élément essentiel est l'eau ou plutôt son absence.

La danse de la squaw



Pourtant, chez ces mormons surnagent deux personnages : l'ancien, qui jure comme un beau diable, et sœur Leydyard, qui souffle dans une corne, bref de quoi former un duo infernal dans un monde de poussière. Mais le convoi est mené par deux cow boys impies, ludiques, amoureux d'une belle (Joanne Dru fière le buste altier marchant en bottines sur les pistes rocailleuses en territoire hostile), vendeurs de chevaux qu'ils ont trouvé en territoire navajo. Eux seuls peuvent amener le convoi à bon port. Seulement, il est dit dès le début du film qu'ils croiseront la bande des Cleggs. Un père et ses dégénérés de fils, autant de bandits sans une once d'humanité, qui vont prendre possession du convoi. Dès lors, une seule question importe : les mormons vont-ils s'en remettre à Dieu ou vont-ils se révolter ?

Il y a de beaux moments contemplatifs, très peu d'action (même le combat final semble escamoté), on a souvent l'impression d'être plus dans un documentaire que dans un film de genre. Les danses traditionnelles prennent le pas sur l'action, tant celles des mormons avec une musique sauvage, que celles de ces sauvages de Navajos presque sans musique ni mouvements. Et pourtant il se dégage ce petit truc impalpable qui en fait un très joli western plein de charme, avec un humour débridé à faire hennir un cheval, mais sans adrénaline, quelque peu en rupture avec ses prédécesseurs.

Le Convoi des braves : 85 min. réalisé par John Ford sur un scénario de Patrick Ford & Frank S. Nugent avec Ward Bond, Ben Johnson, Joanne Dru, Harry Carey Jr., Charles Kemper, Alan Mowbray, Jane Darwell...
Bonus. Présentation de Serge Bromberg.

Illustration intérieure

La bande des Cleggs au grand complet. Un bel amas de bêtise furieuse, immorale et sanguinaire.


Citation

- Et vous n'aviez jamais tiré sur un homme ?
- C'est vrai. Uniquement des vipères.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 09 octobre 2012
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