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Le Dico secret de James Bond d'Aston Martin à 007
Grand format
Inédit
Tout public
Géga (illustrateur)
Paris : Hugo & Cie, septembre 2012
96 p. ; illustrations en couleur ; 21 x 22 cm
ISBN 978-2-7556-0940-0
Abécédaire bondien
Voici un dictionnaire sans prétention - il est d'ailleurs nommé "Dico" -, mais qui comporte beaucoup d'entrées, dont certaines originales, consacré aux films de James Bond. 2012 est l'année du cinquantième anniversaire du premier long métrage pour le cinéma, James Bond contre Dr. No, réalisé par Terence Young avec Sean Connery et Ursula Andress, alors comment se démarquer tout en ne dépensant pas une fortune dans le flot des parutions hommages ? En n'étant pas exhaustif, sans s'appesantir sur les textes, dans une maquette à la fois sobre et classe et en s'offrant Géga, un caricaturiste, qui a déjà fait parler de lui dans un dictionnaire identique pour Les Tontons flingueurs. Le danger des caricatures, quand elles ne s'attaquent pas à la religion, c'est qu'elles prennent le risque de heurter les puristes du genre - lesquels ne manqueront pas de nous faire remarquer qu'il n'y a qu'un seul James Bond porté à l'écran, Sean Connery, à la rigueur George Lazenby, surtout pas Roger Moore, encore moins Timothy Dalton. Car il y en a pour qui tout est à voir et à prendre religieusement. Les caricatures de personnages, en outre, ne coûtent que le prix que l'éditeur est prêt à offrir au dessinateur, fût-il talentueux comme l'est Géga, alors que les photos prises pendant le tournage des différents films sont hors de prix. Mais là n'est pas le débat. Notons cependant qu'en toute fin d'ouvrage, un recensement noté avec synopsis, commentaire et citation définitive des vingt-deux films, sûrement partial, montre le clivage entre les deux premières générations de films cultes pour des raisons variées - on n'insistera jamais assez sur le très kitsch Moonraker, bien éloigné du roman, absurdement même, dans une période de guerre froide et de course au programme spatial, dans lequel Roger Moore montre... À vrai dire on ne sait pas quoi.
Pour en revenir à ce fameux "Dico", il se propose d'alimenter certains fantasmes, de nous aiguiller sur des faits de tournage, de nous inculquer quelques connaissances et faits divers. C'est ainsi que l'on peut y apprendre que Goldorak, non français du robot japonais cher à Actarus, est une habile contraction de Goldfinger et de Mandrake, que M en Grande-Bretagne est en vérité C, et que le double zéro en plus de sa classification secrète (a déjà tué, a le permis de tuer) revêt un caractère historique. On pourra trouver surprenant que Ian Fleming soit réduit à autant de lignes que Nicolas Sarkozy (et avouons au passage que l'entrée que le dictionnaire consacre à notre précédent président de la République n'est pas justifiée) alors que celle que Guillaume Évin accorde à l'Aston Martin est tout aussi disproportionnée mais dans l'autre sens. Les esprits chagrins trouveront de toute manière à redire aux choix subjectifs de ce dictionnaire richement illustré, à la maquette aérée avec changement de couleur et de taille de police. Les spécialistes bondiens, qui pourront se confronter au quiz en début d'ouvrage, n'apprendront évidemment rien, se sentiront floués d'images, mais enrichis d'un joli collector, les amateurs de l'Agent secret au service de Sa Majesté, quant à eux, pourront piocher ici et là quelques idées pour briller en société sous le Spectre du danger. C'est bien le mal qu'on leur souhaite !
Citation
Le vrai James Bond était un ornithologue américain du siècle dernier, passionné par les volatiles des Antilles, mais qui ne menait pas vraiment une vie d'agent secret.