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Les Grands complots de l'histoire de France
Grand format
Inédit
Tout public
128 p. ; illustrations en couleur ; 29 x 23 cm
ISBN 978-2-03-587457-3
Coll. "Les Documents de l'histoire"
Mot de passe
Les Grands complots de l'histoire de France est le nouveau titre de l'historien Renaud Thomazo pour "Les Documents de l'histoire", cette célèbre collection de vulgarisation historique dont le rabat est aimanté des éditions Larousse. Les pages richement illustrées, travaillées avec des fonds originaux parfois en trompe-l'œil, contiennent des pochettes en papier cristal ou des fausses couvertures de livres recelant des reproductions de documents d'époque (lettres, gravures & journaux) que l'on déplie avec plaisir. La promenade dans ce type de livre-objet apporte naturellement un plus par rapport à un documentaire ordinaire surtout parce que les éditeurs ont pris la peine, à la fin du livre, de "traduire" les textes du vieux français. Fi donc des thèses de quatre cents pages et place au butinage des yeux.
Pour contrer ce zapping visuel, il faut donc un texte solide et très court qui résume sans tomber dans le style télégraphique. Or, le thème des Grands complots de l'histoire de France, est une véritable gageure car les intrigues politiques, les revirements, les fausses explications doivent être citées, tout comme les rumeurs et les hypothèses en liant le tout par une chronologie simple. Renaud Thomazo s'en tire avec les honneurs, et on le félicite d'être arrivé à bout d'une telle entreprise.
On commence avec les Templiers, décimés par Philippe IV le Bel qui poursuivait le but, à travers eux, de diminuer le pouvoir du Pape Clément V. On continue avec le coup d'État d'Étienne Marcel, puis la conjuration d'Amboise, prémisse aux guerres de religions dont la Saint-Barthélemy qui fit au moins deux mille morts à Paris et cinq mille en province. Qui arma le bras du moine Jacques Clément meurtrier d'Henri III ? Qui fit assassiner à Blois le Duc de Guise et son frère le cardinal Louis II de Lorraine ? Y avait-il quelqu'un derrière Ravaillac, tueur de Henri IV ? Comment s'est-on débrouillé pour faire chuter Fouquet, plus riche que Louis XIV ? Et la Montespan était-elle derrière l'énorme scandale de l'Affaire des Poisons pour avoir voulu empoisonner mademoiselle de Fontanges, la nouvelle favorite du Roi Soleil ? Et la comtesse de la Motte, est-elle l'unique coupable de la gigantesque escroquerie du fameux collier de la reine Marie-Antoinette ? Les complots des Francs-Maçons qui conduisirent à la Révolution sont-ils prouvés ou ne sont-ils qu'une rumeur soigneusement entretenue par eux ? Quant au complot contre Robespierre, il n'est que la suite logique de la Terreur mise en place et qui coupe les têtes à toute vitesse.
Et voilà l'émergence des groupes secrets qui entendent faire tomber Napoléon Ier, puis Louis XVIII avec les aventures de la Duchesse de Berry qui veut imposer son fils comme roi légitime. Le temps file, c'est au tour des anarchistes et de leurs marmites explosives qui font des dégâts dans toute la France ; c'est aussi une suite d'actes isolés mais la presse et le gouvernement entretiennent l'idée que c'est avant tout une conjuration, surtout après l'assassinat du président Sadi Carnot. Autre sinistre faux complot celui de l'alliance judéo-maçonnique qui va faire les tirages de La Libre parole d'Édouard Drumont et surtout susciter l'écriture et la diffusion du faux Protocole des sages de Sion écrit par un ancien avocat radié, Mathieu Golovinski, à la demande de la police secrète tsariste qui entend poursuivre les pogroms antisémites. Suivent l'Affaire Stavisky et ses incroyables révélations ; la création de la Cagoule, destinée à réunir toutes les branches de l'extrême droite, et qui "travaillera" pour Mussolini ; le complot contre Jean Moulin et celui contre de Gaulle par l'OAS.
On voit se dessiner, ici, la patte des services secrets américains, là, ceux des Russes, tout comme, auparavant, on parlait des Espagnols ou des Anglais à l'affût pour faire chuter la royauté française. C'est un peu la morale que l'on peut tirer de la lecture de toutes ces histoires : les coupables directs étant exécutés, se diffusent alors des thèses qui en font des marionnettes guidées par des entités extérieures et puissantes. On parle toujours de "la théorie du complot", mais on découvre ici que tous les complots débouchent sur des théories.
Citation
Sur le papier, l'organigramme est très strict : les cellules se regroupent en unités, les unités en bataillons, les bataillons en régiments, puis viennent les brigades et les divisions. Cette structure ne doit pas faire illusion : elle vise à donner de la Cagoule une importance numérique qu'elle n'aura jamais.