Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit du catalan (Espagne) par Michèle Gazier, Georges Tyras
Paris : Points, septembre 2012
246 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-2264-7
Coll. "Roman noir", 2882
Pepe Carvalho an 0
1976. Manuel Vásquez Montalbán lance Pepe Carvalho dans le grand bain des magouilles financières, des enquêtes qui touchent le sordide et qui affleurent le réel du quotidien de personnes mineures ou majeures, mesquines ou généreuses. Cette première enquête débute un peu on ne sait comment pour le détective, ancien agent de la CIA, fin gourmet, cuisinier à n'importe quelle heure et brûleur de livres dans sa cheminée. Il y a tout d'abord le cadavre d'un homme défiguré tatoué d'un "Né pour révolutionner l'enfer" sur l'omoplate qui vient s'échouer sur une plage de Barcelone en plein jour, il y a ensuite le gérant d'un salon de coiffure qui demande à Pepe Carvhalo de découvrir son identité et seulement son identité (mais pourquoi ?), et qui paie pesetas sur l'ongle. L'enquête nous emmène aux Pays-Bas sur les traces d'un homme aux nombreuses femmes, aux trajectoires multiples mais qui semblent toutes illégales. Il y a du trafic de drogue derrière tout ça. L'occasion pour Pepe Carvalho de croiser d'anciens collègues, de prendre ses premiers coups, de se retrouver dans un canal, avant d'observer un panorama et d'obtenir ses premières vraies réponses.
À son retour à Barcelone, l'histoire pourrait s'arrêter-là avec ce nom : Julio Chesma, sauf que Pepe Carvalho est de la race des détectives hard boiled, ceux pour qui la récompense importe moins que la vérité. Pourquoi avoir fait appel à ses services alors qu'en traversant la rue pour se diriger vers le commissariat, ce nom aurait été connu gratuitement ? Alors Pepe Carvalho cherche en même temps qu'il séduit. Cet homme à femmes devait avoir quelque part UNE femme. Le nœud de l'intrigue est à trouver auprès de cette femme alors même que la découverte macabre a déclenché au sein de la police une vague d'arrestations dans les milieux interlopes et l'arrêt intempestif du plus vieux commerce du monde. Pepe Carvalho ira au bout de ses principes, découvrira une vérité somme toute simple. Manuel Vásquez Montalbán, quant à lui, aura pris le temps de poser son principal personnage avec ses facettes contrastées, de nous présenter sa fiancée, pute dans la vie professionnelle, de nous offrir quelques saveurs gustatives du pays. Un roman annonciateur d'une belle série. Que l'on referme en se disant que cette première immersion dans un monde de fiction carvalhesque est fortement addictive.
Citation
Un homme comme Julio Chesma ne pouvait se satisfaire d'une mère névrosée telle que la veuve, ou d'une partenaire de tennis telle que Teresa Marsé. Il avait besoin de quelqu'un qui fût en pleine communion avec la révolte que clamait son tatouage. Le tatouage de Julio Chesma s'adressait à quelqu'un qui avait pris sa vie au sérieux.