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Ceux qui restent
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Cécile Leclère
Paris : Presses de la Cité, septembre 2012
458 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-258-08689-0
Coll. "Sang d'encre"
Où est Charlie ?
Roman construit en deux temps, Ceux qui restent, de Jane Casey, fait alterner passé et présent, mettant en parallèle deux affaires criminelles qui secouent le même tranquille quartier de la banlieue résidentielle londonienne à une quinzaine d'années d'intervalle. Le dénominateur commun de ces affaires, c'est Sarah, jeune femme sans histoire : il y a seize ans, c'est son frère Charlie qui disparaissait ; aujourd'hui c'est l'une de ses élèves qui est retrouvée morte. Et même si la police met du temps à faire le rapprochement, Sarah ne doute pas, quant à elle, que la mort de la jeune fille est liée à la disparition non élucidée de Charlie. Schéma et intrigue classiques me direz-vous... Et vous avez raison.
Été 1992. Sarah et son grand frère Charlie jouent dans le jardin familial. La fillette s'assoupit. À son réveil, Charlie a disparu. Sarah a huit ans et devient la dernière personne à l'avoir vu, témoin clé d'une affaire d'enlèvement. La fillette cristallise d'abord les espoirs des enquêteurs et de ses parents, puis leur frustration lorsqu'ils se rendent comptent qu'elle ne sait rien. On entre dans la spirale "traditionnelle" de l'autodestruction d'une famille, de la plongée des parents dans l'attente, et du ressentiment des adultes envers "celle qui reste". L'atmosphère est oppressante, et si Jane Casey rend bien l'alternance désespoir/espoir fou de la famille, elle ne parvient pas à donner à ce drame le petit quelque chose qui le distinguera de ceux déjà narrés.
Seize ans plus tard, Sarah enseigne l'anglais et vit toujours avec sa mère, alcoolique et acariâtre. Charlie continue de hanter leurs vies. Tout bascule lorsque l'une des élèves de Sarah est enlevée puis retrouvée morte. L'affaire fait écho à la disparition de Charlie, et Sarah s'engage auprès de la police pour l'aider. Si, là encore, le schéma fonctionne, le déroulement des événements est largement prévisible : la première apparition du bel enquêteur laisse présager une relation, l'écho que trouve dans son esprit cette affaire avec la disparition de Charlie se concrétise, comme souvent dans les affaires impliquant des enfants dans ce type de romans psychologiques, la pédophilie en est le mobile, l'amélioration de relations de Sarah avec sa mère lorsque le dénouement arrive est de bon ton, la conclusion libératrice pour Sarah permet une "fin heureuse".
Si Ceux qui restent se lit bien, aucune originalité ne se dégage de ce roman à l'intrigue cousue de fils blancs. Une impression de déjà-vu d'autant plus préjudiciable qu'elle relègue au second plan une écriture sensible, fluide, un style racé, particulièrement agréable à la lecture.
Citation
Lorsque j'ouvre les yeux, je comprends qu'il s'est passé quelque chose, sans savoir quoi. J'ignore combien de temps j'ai dormi. Le soleil est encore haut dans le ciel, la tondeuse à gazon ronronne toujours, mais il manque quelque chose. Il me faut un instant pour me rendre compte que la balle ne rebondit plus. La raquette est à terre, mon frère a disparu.