Contenu
Le Coffret flingueur des tontons
Grand format
Inédit
Tout public
Paris : Hugo & Cie, octobre 2012
illustrations en couleur ; 19 x 34 cm
ISBN 978-2-7556-1096-3
Question d'usage
"Bernard Blier est une rondeur avec beaucoup d'aspérités, une sorte d'oxymore." Cette phrase à elle seule montre à quel point il y a une parenté évidente entre Stéphane Germain et Michel Audiard. Nul besoin ici de répéter à l'envi les phrases cultes (le mot lui-même de culte aujourd'hui galvaudé comme le rappelle l'auteur du Dico flingueur des tontons qui se trouve au fin fond de ce coffret) des films avec Bernard Blier, Lino Ventura ou encore Marlène Jobert pour rappeler que le dialoguiste et scénariste maniait excellemment les figures de style.
Le Coffret flingueur des tontons c'est un joli coffret en carton à fermeture aimantée proposant un flingue avec silencieux et billes de plastique sans que l'on puisse affirmer que c'est le petit dernier de chez Beretta, un jeu de cartes postales sur fond lait cru montrant des caricatures des différents acteurs de la comédie noire, de faux billets de banque, et donc le fameux Dico flingueur des tontons. C'est que l'approche de Noël amène son lot de petits bijoux qui sont autant de cadeaux que l'on peut offrir ou s'offrir.
Les Tontons flingueurs reste un film inoubliable pour beaucoup de personnes, de sexe surtout masculin, adeptes des répliques à répétition du fameux "Touche pas au grisbi, salope !" au "C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases...". D'ailleurs le Dico en recense un certain nombre, en propose même d'inédites coupées au montage, ou d'autres encore d'autres films - c'est ainsi qu'en fin de volume l'auteur expose un choix de huit films plus incontournables que contournables, du genre à voir si on a aimé ces drôles de truands. Hasard de l'histoire, un dictionnaire suit un ordre alphabétique et celui-là s'ouvre sur... Michel Audiard. À peu de choses près, il se clôture sur Lino Ventura. Il y a toujours les Volfoni pour se faire remarquer tel un puzzle dans un jeu de quilles. Mais Stéphane Germain oublie en route d'avoir un regard trop contemplatif sur le film et son scénariste même s'il est par moments complaisants. Difficile quand on est fan de faire preuve de retenue.
Il n'en demeure pas moins que ce petit ouvrage sans prétention illustré par un Géga inspiré et qui prend le risque de frustrer les amateurs rigides si lit avec plaisir. Il y est question des relations entre Gabin et Audiard, de cette Nouvelle vague qui n'appréciait pas les films Tartuffe, d'acteur pressenti et puis finalement absent, de doublure sonore, d'un bowling qui existe encore, de gens qui aujourd'hui peut-être déjeunent dans une cuisine sans se douter que dans un placard il y avait une boite à biscuits La Basquaise dans laquelle se trouvait l'arme de Jean ("Quand ça change, ça change..."). On n'y trouvera aucune révélation fracassante, quelques choix surprenants, des souvenirs, des affirmations, peu d'interrogations, quelques écarts appréciés, des envies de lire d'autres ouvrages et de voir d'autres films. Que demander de plus ?
Plop ! Plop ! (bruit des balles de ping pong silencieuse...)
NdR - Le coffret comprend un pistolet, des dollars, des cartes postales et un dictionnaire.
Illustration intérieure
Citation
Bernard Blier est une rondeur avec beaucoup d'aspérités, une sorte d'oxymore.