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Les Fantômes de l'harmonica
Grand format
Inédit
Tout public
262 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-36262-021-8
Coll. "Polar"
La marché politico-mafieux
Rien n'est vrai, rien n'est faux dans ce polar écrit comme le récit invisible d'un réel qui nous fait tellement faux bond désormais. Un chalutier a coulé. Son épave repose au large de la baie de Saint-Brieuc. La Marine Nationale promet de s'en occuper. Elle cherche donc. Tourne autour un temps, celui, sans doute, de laisser retomber l'indignation. En attendant, dans la rédaction de Rue 93, à Paris, une journaliste s'active. Marjorie. Elle a levé de vilaines affaires. Le Président du PUP, le Parti d'Union Présidentielle, est sur les dents. De sales casseroles aux basques. Alain Jacquier, secrétaire général, tombe les cartes, en attendant d'offrir sa tête à l'étal du réalisme politique qui prévaut dans la douceur des pays de France. Tout un monde de menus arrangements que Jean-Pierre Larminier dépeint avec retenue presque, celle du désabusement. Des hôtels de département aux chambres de commerce, en passant bien sûr par le personnel politique d'une République au bout du rouleau. Trafic d'influences en tout genre, l'Union Market Compagnie, la société leader dans la distribution, pêchant au large des côtes françaises un poisson plus lucratif que le homard – et bien évidemment généreuse donatrice du PUP. On connaît la chanson désormais. Une chanson que l'Homme à l'harmonica, le héros troublé de ce roman, n'est pas décidé à accorder. Lui sait où chercher l'épave du chalutier coulé, par exemple. Un chalutier qui a commis l'erreur de ramener dans ses filets des caisses qui ne lui étaient pas destinées. Coups tordus, les hommes en noir de la République intriguent tout le roman. L'enquête est minutieuse, documentée pour qui sait lire entre les lignes. Mine de rien, tout est vrai. Sans assujettir la fiction au fil documentaire : Jean-Pierre Larminier a construit, avec cet Homme à l'harmonica, un personnage poignant. Une arme contre l'oubli sans doute, personnelle à l'auteur, intime dirait-on. C'est que l'homme est un survivant. D'une épreuve terrible dont on ne se remet jamais : la mort de son enfant, que le montage intelligent des hommes d'État ne peut lui faire surmonter. Nous avons basculé dans un monde politico-mafieux. Jean-Pierre Larminier en témoigne. Scrupuleusement. Une douleur consignée au creux de chaque phrase qu'il dépose sur le papier.
Citation
Nous avons basculé dans un monde politico-mafieux.