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L'Enfance des criminels : Marc Dutroux, Patrice Alègre, Émile Louis, Guy Georges...


Grand format
Inédit
Tout public
Hors Collection, septembre 2012
306 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-258-09842-8
Tueurs (presque) nés ?
Journaliste, Agnès Grossmann a signé de nombreux portraits de tueurs en série pour "Faites entrer l'accusé", l'émission de France 2. Elle signe ici la version papier de la série, consacrée à l'enfance de quelques uns des tueurs les plus marquants de notre époque, de Marc Dutroux au routard du crime, Francis Heaulme. Des portraits donc, documentés par les faits et gestes des meurtriers concernés. Des tueurs plus que des criminels à vrai dire, qui ont tous en commun une enfance difficile sinon atroce.
Rejetés, battus, étouffés par des mères abusives, écrasés par des pères haineux, entraînés à l'extrême violence jour après jour, nul ne s'étonne de voir ces personnalités se structurer in extremis autour d'une violence ouvertement meurtrière. Mais c'est peut-être aussi là où le bât blesse. D'abord parce que l'ouvrage ouvre directement à ces réponses fétides d'une société prompte à mettre en cage ses gosses au prétexte de détecter les caractères dangereux. On se rappelle la proposition de Nicolas Sarkozy, d'introduire dans le droit français la détection précoce des mineurs à risque. À dessiner pareils portraits, l'ouvrage y invite : on aurait "sans doute" pu dépister, surveiller, voire punir préventivement ces personnalités irrécupérables. Des psychopathes. Non des malades. Des tueurs-nés, non des criminels –dommage, par parenthèse, que l'auteure n'ait pas creusé cette piste, qui signe notre horizon en matière de crimes odieux désormais, celui de l'ère des tueurs, non des terroristes, ni même des tueurs en série.
Et le bât blesse aussi parce que l'ouvrage invite à une troublante relecture de l'époque historique concernée, Mai-68, comme livrant les clés d'une tentation, sinon de la possibilité de la solution criminelle inscrite dans l'horizon de son désordre social...
Citation
L'enfer, c'est les autres. L'horreur, c'est pas moi, répète Marc Dutroux. Depuis l'enfance.

