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Les Poètes morts n’écrivent pas de romans policiers
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Philippe Bouquet
Paris : Grasset, octobre 2012
490 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-246-78452-4
Actualités
- 27/02 Édition: Parutions de la semaine - 27 février
Si la semaine est marquée par la parution du nouveau roman de Catherine Bessonard à L'Aube et par les nouveautés Jigal, notre choix se portera cela dit sur Dans la colère du fleuve, de Tom Franklin & Beth Ann Fennelly (Albin Michel, "Terres d'Amérique"). Pourquoi ? Parce que dans ce roman âpre il y a tous les ingrédients qui font que l'on aime le roman de terroir américain avec ses situations que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur fond de disparition et de bootlegger. Et puis parce que la collection "Terres d'Amérique" est véritablement une belle collection. Pour le reste, nous vous conseillons pèle-mêle d'aller faire un tour du côté des poches mais également en littérature (théorie & études) où vous trouverez deux essais sur Graham Greene et Antoine Blondin.
Sinon, comme d'habitude, faites votre choix !
Fictions adulte grand format :
Trait bleu, de Jacques Bablon (Jigal, "Polar")
Complice involontaire ; suivi de L'Enlèvement au bercail, de Pierre Bassoli (Le Masque d'or, "Adrénaline. Arthur Nicot")
Une valse pour rien, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube noire")
Le Maître du sceau, de Jean-Pierre Bocquet (Dervy)
Le Teinturier de la lune, de Violette Cabesos (Albin Michel, "Romans français")
La Résistible ascension de Marcello Ruffian, de Patrick Coulomb (Le Horsain, "Noir de suiTe")
Tueurs de flics, d'Éric Dupuis (Les 2 Encres, "Sang d'encre. Les Uniformes bleus")
Burn-out, de Didier Fossey (Flamant noir)
Dans la colère du fleuve, de Tom Franklin & Beth Ann Fennelly (Albin Michel, "Terres d'Amérique")
Une nuit trop douce pour mourir, de Maurice Gouiran (Jigal, "Polar")
Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, de Martin Michaud (Kennes)
Les Arcanes de Miss Dalloway, de Jean-Marie Pen (Ex æquo, "Rouge")
Danser avec le diable, de Maud Tabachnik (Albin Michel, "Spécial suspense")
Voici le temps des assassins, de Gilles Verdet (Jigal, "Polar")
Hyenae, de Gilles Vincent (Jigal, "Polar")
Fictions adulte poche :
La Palette de l'ange, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube poche. L'Aube noire")
Loupo, de Jacques Olivier Bosco (Jigal, "Jigal poche. Polar")
Ceux qui tombent, de Michael Connelly (Le Livre de poche, "Policier")
Prague fatale, de Philip Kerr (Le Livre de poche, "Policier")
Les Poètes morts n'écrivent pas de romans policiers, de Björn Larsson (Le Livre de poche, "Policier")
Gaufre royale, de Max Obione (Le Horsain)
Le Diable à Westease, de Vita Sackville-West (Le Livre de poche, "Biblio roman")
Bandes dessinées :
L'Œil sourd de la Commune, de Sandrine Allier-Guépin (M. Companys)
Les Grandes batailles, de Raoul Cauvin & Willy Lambil (Dupuis, "Les Tuniques bleues présentent...")
Garth Ennis présente Hellblazer. 1, de Garth Ennis & Jack Kirby (Urban comics, "Vertigo signatures")
Koralovski. 1, L'Oligarque, de Philippe Gauckler (Le Lombard, "Troisième vague")
La Balade de l'Alamo, de Patrice Ordas, Patrick Cothias & Christelle Galland (Bamboo, "Grand angle. Moses Rose")
Injustice : les dieux sont parmi nous. 2, Année 1 : 2e partie, de Tom Taylor, Mike S. Miller & Jheremy Raapack (Urban comics, "Urban games")
Ex machina. 3, Réalité et fiction, de Brian K. Vaughan, Tony Harris & John Paul Leon (Urban comics, "Vertigo essentiels")
Les Ombres, de Vincent Zabus & Hippolyte (Phébus, "Beaux livres")
Littérature de jeunesse (documentaire) :
Le Petit détective sur les traces de Jésus : à la recherche des indices, de Peter Martin & Peter Kent (Excelsis)
Fictions jeunesse :
Désigné coupable, de Jimmy Sabater (La Grande ourse, "Collection Stardust. Les Mystères du Forgrisant")
Langue française :
L'Argot des tranchées : d'après les lettres des poilus et les journaux du front, de Lazare Sainean (Banquises et comètes, "Courts d'histoire")
Littérature (théorie & études) :
Graham Greene : un écrivain dans le siècle, édité par Vincent Giroud (Presses universitaires de Franche-Comté)
Roman 20-50. 58, Antoine Blondin : Un singe en hiver, Monsieur Jadis ou L'École du soir et Quat'saisons, études réunies par Catherine Douzou (Presses universitaires du Septentrion)
Histoire de l'Europe :
Plus forte que la mort : l'amitié féminine dans les camps : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Odette Abadi, Simone Veil, Margarete Buber-Neumann, Odette Fabius..., de Marie-Josèphe Bonnet (Ouest-France, "Témoignages. Histoire")
La Guerre finno-soviétique : novembre 1939-mars 1940, de Louis Clerc (Economica, "Campagne & stratégies")
En jeu : histoire et mémoires vivantes. 4. Fin des camps : libération des déportés, dossier coordonné par Michel Fabréguet, Peter Kuon & Yves Lescure (Fondation pour la mémoire de la déportation-Presses universitaires du Septentrion)
Du sang bleu dans les tranchées : expériences militaires de nobles français durant la Grande Guerre, de Bertrand Goujon (Vendémiaire, "Chroniques")
Winston Churchill, de François Kersaudy (Tallandier, "Biographie")
Nazisme, science et médecine, collectif (Glyphe, "Société, histoire et médecine")
La Haine et la honte : journal d'un aristocrate allemand, 1936-1944, de Friedrich Reck-Malleczewen (La Librairie Vuibert)
Criminologie & prisons :
La Fille derrière le rideau de douche, de Robert Graysmith (Le Livre de poche)
Les 3 crimes de West Memphis, de Mara Leveritt (L'Archipel)
La Mondialisation criminelle, d'Alain Tarrius (L'Aube, "Monde en cours. L'Urgence de comprendre")
Politique, conditions et conjonctures politiques & personnages politiques :
Jihad academy, de Nicolas Hénin (Fayard)
Argentine : mémoires de la dictature, de Nadia Tahir (Presses universitaires de Rennes, "Des Amériques")
Problèmes sociaux & sécurité publique :
Crimes et châtiments dans l'État de sécurité : traité de criminologie politique, de Pierre Berthelet (Publibook.com, "Sciences humaines & sociales. Sciences sociales")
Quand j'étais flic..., de Marc La Mola (Fauves)
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Le masque et la plume
Pour son premier roman policier, Björn Larsson n'a pas choisi les gros effets des imitateurs de Jo Nesbø ou Stieg Larsson : ici, on est plutôt dans le drame feutré, lent, presque Simenonien (malgré l'absence de descriptions d'atmosphère), aux confins de la littérature blanche et de la noire. Le thème est simple : malgré son talent, Jan Y. Nilsson a suivi la destinée des poètes plus ou moins maudits, jusqu'à ce que son éditeur Karl Petersen le convainque d'écrire un polar. Bien que le manuscrit soit inachevé, Petersen est sûr que le roman sera un succès et l'a vendu dans plusieurs pays. Mais lorsqu'il vient lui apporter son contrat, il retrouve le poète pendu. Première transgression, il imite l'écriture de Jan pour signer le contrat. Mais un stylo fiché dans le cou du mort démontre au policier Barck, qui se pique lui aussi de poésie, que Jan a été assassiné. Pourquoi ? Jan n'avait ni hériter ni ennemis... Et on ne tue pas les poètes, ils se suicident...
Autour de cette trame, Björn Larsson tisse une sorte de contrepoint au jouissif Le Vertige des auteurs de Georges Flipo, notamment à travers le personnage de Barck, flic dont l'amour de la poésie n'est pas récompensé par le talent… De même, la satire du milieu éditorial (souvent bien facile) promise reste légère : plus qu'un faiseur cynique dans l'air du temps, Petersen est plutôt un éditeur à l'ancienne, respectueux de ses auteurs, lui aussi un sincère amoureux de la littérature, non dépourvu de fulgurances, et qui se pose jusqu'au bout la question de savoir s'il faut ou non publier ce potentiel best-seller. Et si d'autres morts violentes suivront, celles-ci s'avèrent surprenantes tant on s'attache aux personnages (bien sûr, dévoiler qui y passe serait criminel !).
On regrettera quelques digressions un poil didactiques et une fin un rien abrupte, mais ce texte qui aborde des sujets graves avec un style simple mais soutenu, qu'on imagine excellemment traduit, change agréablement des "meurtres, traumatismes infantiles, alcoolisme et cuites sous toutes ses formes, le tout pimenté d'une bonne dose d'angoisse, telle était la spécialité de la littérature suédoise", s'il faut en croire l'auteur !
L'avis du traducteur
Citation
La poésie le fortifiait, c'était un vade-mecum permettant aux sentiments de se mettre en place et aux pensées de suivre d'autres voies que celles qu'il suivait en tant que policier, des voies sans issues, en l'occurrence.