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Tout public
Traduit de l'islandais par Séverine Daucourt-Fridriksson
Paris : Gallimard, septembre 2012
366 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-013309-3
Coll. "Série noire"
Actualités
- 14/09 Édition: Parutions de la semaine - 14 septembre
Les éditions du Seuil font paraitre le nouveau roman de Brigitte Aubert, La Ville des serpents d'eau, et l'on se dit qu'il s'en trouvera bien un à la rédaction pour plonger dans cette sombre histoire qui se base sur le honteux et dramatique secret des habitants de Ennatown. Pourquoi met-on ce roman en avant ? C'est parce que dans une semaine très chargée, il faut rendre à Brigitte Aubert ce qui est à Brigitte Aubert. Ses parutions se font rares, mais elles conservent ce style ferme qui est le sien.
Les éditions Gallimard annoncent leur rentrée littéraire avec deux romans de la "Série noire" : I cursini, d'Alix Deniger, dont l'action se déroule au milieu des autonomistes corses (tiens, tiens, étonnant, non ?), et Les Anges noirs, une enquête sur fond informatique de l'Islandais Ævar Orn Josepsson. Deux romans totalement opposés par la géographie et les thèmes abordés.
La rédaction, qui a quand même un peu lu, a trouvé fort appréciable Blood Hollow, un western, évidemment car c'est à la mode, crépusculaire de William Kent Krueger (Le Cherche midi), Pike, de Benjamin Whitmer (qui rappellera par certains aspects le personnage de Parker de l'ami Richard Stark), chez Gallmeister, et Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc chez Métailié - nous avons également interviewé l'auteur ; le roman fera d'ailleurs l'objet du prochain concours en nos pages...
Mais comme il en reste à lire, en voici une petite sélection : Madame Courage, de Serge Quadruppani et Plaintes, de Ian Rankin. Les deux romans sont publiés au Masque en grands formats. Manège, de Rodrigo Rey-Rosa, un auteur guatémaltèque qui est édité chez Gallimard dans la très classe collection "Du monde entier". Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa). Et Louise Penny qui revient chez Actes sud avec un Mois plus cruel.
Bien entendu, vous êtes libre d'aller voir du côté des poches qui offrent cette semaine leur lot de petites perles rééditées de Thomas H. Cook (deux fois) à Manuel Vàsquez Montalbàn en passant par Mons Kallentoft, Natsuo Kirino, Marco Malvadi et Håkan Nesser...
Grand format :
La Bête : polar solidaire, de Ada Nisen (Mon village, "Roman")
Le Retour de Robespierre, de Christian Angles (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
La Ville des serpents d'eau, de Brigitte Aubert (Le Seuil, "Policiers")
Ceux qui restent, de Jane Casey (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
404 not found, de Hervé Decca (Actes sud, "Actes noirs")
Les Marches du temps, de Jean-Luc Demelier (Annaeditions)
I cursini, d'Alix Deninger (Gallimard, "Série noire")
Thalamus, de Stéphane Gérard (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
Les Marins des hautes-terres, de Raymond Jardin (Parole, "La&mnbsp;Mescla")
Les Anges noirs, de Ævar Orn Josepsson (Gallimard, "Série noire")
Blood Hollow, de William Kent Krueger (Le Cherche midi, "Thriller")
L'Or du Ville de Grasse, de Dany Loridon & Gérard Loridon (Presses de la Cité)
Tais-toi et meurs, d'Alain Mabanckou (La Branche, "Vendredi 13")
Le Poulet veille au grain, de Jean-Jacques Michelet (L'Harmattan)
Edward Hopper, rhapsodie en bleu, de Jean-Pierre Naugrette (Nouvelles éditions Scala, "Ateliers imaginaires")
Le Mois le plus cruel, de Louise Penny (Actes sud, "Actes noirs")
Madame Courage, de Serge Quadruppani (Le Masque, "Grands formats")
Plaintes, de Ian Rankin (Le Masque, "Grands formats")
Manège, de Rodrigo Rey-Rosa (Gallimard, "Du monde entier")
La Civilisation des abysses, de James Rollins (Fleuve noir, "Thriller")
Ces dames du palais Rizzi, de San-Antonio (Fleuve noir, "San-Antonio, grands formats")
Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa)
Sur les ossements des morts, d'Olga Tokarczuk (Noir sur blanc)
Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir")
Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire")
Poche :
Du sang sur l'autel, de Thomas H. Cook (Points, "Policiers")
La Preuve de sang, de Thomas H. Cook (Folio, "Policier")
Les Six naïades, de laurent Corre (Le Caïman, "Polars")
En compagnie du diable, de Tess Gerritsen (Pocket, "Thriller")
Sombre célébration, de Charlaine Harris (J'ai lu, "Darklight")
Une petite villesans histoire, de Greg Iles (Points, "Thriller")
Automne, de Mons Kallentoft (Points, "Policiers")
Le Chœur des paumés, de Gene Kerrigan (Folio, "Policier")
Intrusion, de Natsuo Kirino (Points, "Roman noir")
Mélancolie, de Patrick Mosconi (Folio)
Le vingt et unième cas, de Hakan Nesser (Points, "Policier")
Nature morte, de Louise Penny (Babel, "Noir")
Saturne, de Serge Quadruppani (Folio, "Policier")
Mission Iceberg, de James Rollins (Pocket, "Thriller")
Le Jeu de l'ombre, de Sire Cédric (Pocket, "Thriller")
L'Écriture sur le mur, de Gunnar Staalesen (Folio, "Policier")
Tatouage, de Manuel Vàsquez Montalbàn (Points, "Roman noir")
La Peste noire de Bagdad, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Mozart est là ! : le secret des francs-maçons, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)
Grands caractères :
Volte-face, volume 1, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
Volte-face, volume 2, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
Un vrai jeu d'enfant, de François-Xavier Dillard (La Loupe, "Policier")
Le Blues du braqueur de banque, de Flemming Jensen (La Loupe, "Policier")
Paris mutuels, de jean-Marie Laclavetine (La Loupe, "Roman")
Le Dernier amour d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (La Loupe, "Policier")
Le Mystère de Roccapendente, de Marco Malvadi (La Loupe, "Détective")
Un Noël plein d'espoir, de Anne Perry (La Loupe, "Détective")
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Hacker perdu
L'Islande est une terra incognita. Petit pays enneigé là-bas perdu au sommet des cartes géographiques, il ne se manifeste (outre les chants de Bjork) que par les problèmes aéronautiques que posent ses volcans, par sa faillite retentissante avant-gardiste de la crise actuelle de l'Europe et par ses romans noirs qu'ils soient d'Arnaldur Indridason ou Árni Thórarinsson. Pourtant, l'Islande reste un État occidentalisé, avec sa démocratie soumise à ses contradictions comme sa proximité géographique et militaire avec les États-Unis qui en font un laboratoire de certaines technologies sécuritaires ou les tensions nées de la parité y compris dans les services administratifs. La petitesse de sa population et de l'espace occupé font également que policiers, criminels et citoyens se connaissent presque tous. C'est ainsi qu'en enquêtant sur un vol, l'un des inspecteurs va retrouver un de ses cousins ; si un cadavre est jeté au bord de la route, c'est parce que le coupable se rend compte que l'employé du péage le connait...
L'Islande est un État moderne dans toutes ses composantes par l'importance des services et de l'informatique, l'évasion fiscale et le jeu malsain sur les faillites de la part de patrons voyous, et les services secrets aux intentions plutôt louches. Un État moderne dans sa composition sociologique avec l'un des personnages centraux de l'intrigue qui doit combiner avec sa nouvelle femme, son ancienne et une maitresse envahissante. L'enquête commence lorsque l'on découvre le cadavre d'une jeune informaticienne (la maitresse envahissante) dans un tunnel. Désireuse de se venger de son amant, elle s'est introduite dans son appartement afin de pirater son système informatique. Or il y avait tout un système de surveillance informatique pour tracer les terroristes internationaux. Ce qui inquiète surtout les policiers, c'est que quelqu'un enquête en parallèle, mais est non pas à la recherche du coupable mais de l'ordinateur portable de la jeune femme. Est-ce l'assassin ? Quelles informations cette hackeuse de talent aurait pu découvrir ?
À l'instar du titre, Les Anges noirs, une grande partie du talent de l'auteur réside dans cette capacité, à travers des personnages cernés en quelques traits - un policier timide qui aimerait trouver l'âme sœur, une mannequin pas si bimbo que cela, un vieux policier un peu désabusé -, de dessiner une société moderne grisâtre, comme des anges noirs, comme un paysage brumeux islandais, comme des sociétés tristes où l'on boit beaucoup. Le tout à l'image de cette scène de crime sous les néons blafards d'un tunnel autoroutier, où même les morts sont glauques et nauséeuses - est-ce un hasard si une partie de l'énigme est résolue grâce à un vomi retrouvé à proximité de la victime ?
Citation
Son quotidien était minable : des petits malfrats, des cas sociaux, des pseudo-braqueurs de banques et de boutiques qui devaient rembourser leurs dealers et ne pensaient même pas à masquer leur visage avant d'agir, ou alors omettaient intentionnellement de le faire pour être pris au plus vite et pour pouvoir rester quelques temps à l'abri de leurs persécuteurs.