Contenu
Haïti Noir
Grand format
Inédit
Tout public
Anthologie présentée par Edwige Danticat
Yanick Lahens (nouvelle)
Mark Kurlansky (nouvelle)
Marie Ketsia Theodore-Pharel (nouvelle)
Nadine Pinede (nouvelle)
Marie Lily Cerat (nouvelle)
Josaphat-Robert Lange (nouvelle)
Ibi Aanu Zoboi (nouvelle)
Madison Smartt Bell (nouvelle)
M. J. Fievre (nouvelle)
Patrick Sylvain (nouvelle)
Rodney Saint-Éloi (nouvelle)
Martin Victor (nouvelle)
Louis-Philippe Dalembert (nouvelle)
Évelyne Trouillot (nouvelle)
Kettly Mars (nouvelle)
Gary Victor (nouvelle)
Edwige Danticat (nouvelle)
Louis-Stéphane Ulysse (nouvelle)
Traduit du par Patricia Barbe-Girault
Paris : Asphalte, octobre 2012
288 p. ; 20 x 15 cm
ISBN 978-2-918767-23-7
Coll. "Asphalte noir"
Actualités
Corruptible vaudou
L'intérêt du noir, c'est qu'il montre bien souvent les plaies béantes, là où la société chavire, l'endroit où les désordres sociaux font des ravages. Ces derniers temps, Haïti est venu au devant de l'actualité avec la tempête (qui a surtout enthousiasmé les journalistes lorsqu'elle a atteint New York) qui a montré combien les ruines causées par le tremblement de terre étaient encore des cicatrices présentes. Avec ces nouvelles, Haiti ne risque pas de redevenir un endroit touristique à la mode !
En effet, les textes développent une atmosphère de corruption, à travers une dureté que l'on ressent dans une nouvelle où un policier est obligé de mener quasi clandestinement une enquête pour prouver comment le pouvoir touche de l'argent, et une autre, très métaphorique et poétique où un policier qui peut faire tomber des grosses têtes est envoyé dans une petite ville où se trouve une pension très étrange qui va le détruire à petit feu. Ils montrent une violence endémique avec des enlèvements à chaque coin de rue, des personnes kidnappées pour des rançons de pacotille, commis par des gens proches de vous. Une violence qui est parfois sociale comme cette enquête qui ne pourra aboutir autour d'une déchetterie sauvage que les pays du Nord viennent installer dans un coin de l'ile, avec la complicité des élites locales. Ou une femme qui donne à adopter sa propre fille plutôt que celle qui devait partir afin que sa progéniture ait une chance de vivre... Haiti est également réputée pour être une terre fantastique, frappée du sceau du vaudou. Aussi plusieurs intrigues tournent-elles autour de thèmes fantastiques, de manière parfois très classique comme "Le Doigt", où un doigt bagué coupé à un mort venge son maitre défunt, ou plus subtile.
Un recueil de dix-huit nouvelles, donc, qui à l'instar du reste de cette collection consacrée à des villes visitées par des auteurs du genre ou des romanciers plus classiques, offre un panel de situations, un registre varié des émotions et des lieux, une coupe sociale et non pittoresque de la ville. Avec Haiti Noir, le contrat est parfaitement rempli : des textes de qualité, des données noires communes sans doute à l'Humanité mais servies à la sauce locale entre poésie, description fine de la misère particulière d'un des endroits les plus pauvres du monde, développements poétiques sur certains textes, fantastique ciselé.
NdR - L'anthologie comporte les nouvelles suivantes :
Partie I - Magie noire : "Odette" (Patrick Sylvain), "Au bout de l'arc-en-ciel" (M. J. Fievre), "Le Doigt" (Gary Victor), "L'Auberge du Paradis" (Kettly Mars), "Laquelle des deux ?" (Évelyne Trouillot) & "Vingt dollars" (Madison Smartt Bell).
Partie II – Eaux troubles : "Claire lumière de la mer" (Edwidge Danticat), "Le Harem" (Ibi Aanu Zoboi), "Rosanna" (Josaphat-Robert Large), "Maloulou" (Marie Lily Cerat), "Carrefours dangereux" (Louis-Philippe Dalembert) & "Blues pour Irène" (Marvin Victor).
Partie III – Noir sur blanc : "L'Ultime département" (Katia D. Ulysse), "Hall de départ" (Nadine Pinede), "Qui est cet homme ?" (Yanick Lahens), "La Merci au portail" (Marie Ketsia Theodore-Pharel), "Le Léopard de Ti Morne" (Mark Kurlansky) & "La Colline bleue" (Rodney Saint-Éloi).
Citation
Il voulut prendre la main de Caroline, mais elle la retira brusquement et recula, tentant de sortir de la chambre, de la maison de son amant, peut-être même de ce pays tout secoué et tout cassé.