Caresser les chiens morts

Il est beau mon zeugma ! Elle est belle, mon asyndète ! Mais il y a un prix à payer. Ce soir encore vous connaitrez le prix du langage. Car telle est notre devise, telle devrait être la loi sur terre : nul ne parle impunément ! Au Logos Club, on ne se paie pas de mots, n'est-ce pas mes chéris ?
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Roman - Noir

Caresser les chiens morts

Braquage/Cambriolage - Corruption - Gang MAJ jeudi 13 décembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,5 €

Jan Thirion
Triel-sur-Seine : Lokomodo, août 2012
258 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-35900-103-7
Coll. "Zone d'Ombres", 5

Attention pauvres méchants

D'un autre roman tonkinois, Jan Thirion avait ramené des piastres, monnaie de pacotille des temps coloniaux, dont le trafic avait fait beaucoup coulé d'encre sous la IVe République. Ces piastres, une vieille dame, en a des poignées. Elle en offre comme porte-bonheur. Deux des récipiendaires de Caresser les chiens morts vont en récupérer chacun une, mais la chance sera-t-elle encore au rendez-vous ?

Gaétan est un petit truand qui participe à une combine de deuxième zone. Comme il n'a pas lu le roman de Jan Thirion, il s'est trop approché de chiens vivants et la caresse s'est transformée en morsure. Éric, lui, est un policier chargé de le coincer mais qui reste plus intéressé par de petites corruptions qui entretiennent son compte en banque. Il croit en son étoile mais il croise le chemin de la pègre rom locale de la pire des manières : il s'est mis à dos le fils du "parrain" et prend ainsi le risque d'être sauvagement mordu. Lorsque la vieille dame en plus des piastres, raconte que son mari est revenu d'Indochine avec des lingots d'or qu'il a enterrés quelque part, nos deux personnages voient la richesse s'approcher... mais ils devraient savoir que lorsque les chiens mordent, la rage arrive.

Le roman s'ouvre sur une figure complexe avec deux hommes qui jouent à la belote, action calme s'il en est, mais dont le gagnant frappe le perdant, car c'est une belote boxée... La suite va être à cette image, une variation entre la violence soudaine, parfois stupide (à un moment, alors qu'il négocié la paix, un homme tombe et déclenche le carnage) et des plages de calme, comme lorsque Éric retrouve un amour d'enfance, une jeune femme devenue aveugle. Les deux protagonistes descendent lentement dans leur enfer personnel, multiplient les bourdes comme des Jacques Tati noirs, avec une certaine élégance et l'air de ne pas y toucher. Jan Thirion est un styliste. Il se sert de ses personnages, dans une structure alternée classique, pour nous livrer une suite de variations tragiques et comiques sur la déchéance et le blues.

Citation

Éric se demanda si eux aussi, les flics de Saint-Gaudens, ils n'avaient pas été fabriqués en Chine, mal conçus, mal peints, avec des matériaux laissant tellement à désirer qu'aucune gosse n'avait envie de s'en approcher.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 13 décembre 2012
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