Les Fantômes de Saigon

Ne t'inquiète pas... Un homme ne meurt pas facilement s'il a une bonne raison de vivre.
Allan Dwan - Tornade
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

Les Fantômes de Saigon

Guerre - Corruption MAJ mercredi 19 décembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,5 €

John Maddox Roberts
The Ghosts of Saigon - 1996
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Francis Lefebvre
Paris : Folio, novembre 2012
454 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-044420-5
Coll. "Policier", 674

Retour au Vietnam

Le terme même de "Fantôme" est polysémique, et ceux du titre du roman de John Maddox Roberts sont en fait des déserteurs de l'armée américaine qui se livrent à diverses activités délictueuses au milieu des villes vietnamiennes assiégées. Mais les fantômes ce sont, par extension, les membres perdus des gens, membres disparus mais dont on sent encore les douleurs. Et enfin à titre métaphorique, les fantômes ce sont aussi nos souvenirs qui reviennent nous hanter.
Tout commence avec Mitch Queen, un vétéran de la guerre qui appartenait, avec Gabe Treloar, le personnage central de l'intrigue, à la police militaire. Devenu producteur, il veut tourner un film sur cet affrontement, mais se retrouve menacé alors qu'une lettre signée Martin Starr, fait ressurgir des événements du passé. Gabe Treloar est chargé d'enquêter. Cette enquête va soulever toutes les sortes de fantômes. À commencer par celui de Martin Starr, ce déserteur qu'il avait convoyé comme prisonnier dans Saigon, mais qui s'était échappé et aurait été à la tête de la faction blanche criminelle de la ville. Mais il faudra compter également sur le fantôme de son épouse, jeune femme vietnamienne, dont le frère vient d'être abattu au plein cœur de Los Angeles - d'ailleurs, n'y aurait-il pas un rapport avec son investigation ? Et surtout sur le fantôme de sa vie car le roman s'ouvre sur une réunion d'anciens combattants où il sent bien qu'il n'a pas sa place.
Outre l'intrigue très intéressante, le roman est aussi l'ouverture sur les fantômes cachés, sur les cadavres dans les nombreux placards de la guerre du Vietnam :corruption, luttes entre les factions révolutionnaires vietcongs, lutte de pouvoir des groupes militaires américais, description de la chute de Saigon, empire en déconfiture... Les personnages bien dessinés restent très classiques et l'écriture est tendue vers son objectif : raconter une histoire, en la parsemant de quelques pointes d'humour cynique (ancien guerrier revenu de tout, détective privé, Gabe Treloar est un cumulard !) pour fournir au lecteur un bon compromis avec cette leçon historique cintrée dans une histoire romanesque.
Les Fantômes de Saigon est le récit d'une fidélité, une fidélité envers ses amis, même s'ils vous trahissent, et surtout ce qui est le plus important, une fidélité envers soi-même. Le tout est intégré dans un récit ample et prenant, qui joue avec les lieux et les époques pour revenir sur une période traumatisante des éEacute;tats-Unis.

Citation

Nous les Américains on fait ça parce qu'on se sent coupables de trop manger et de consommer une si grande partie des ressources mondiales ; au siècle dernier, on portait des cols hauts et raides pour nous punir ; au XXe siècle, on court.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 18 décembre 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page