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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Irlande) par Anath Riveline
Paris : Les Escales, octobre 2012
346 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-36569-008-9
Coll. "Les Escales noires"
Sigmund sans pitié
Après le duo Nicci French, au tour de Casey et Kevin Hill de goûter aux joies de l'écriture de couple à quatre mains... Et les Irlandais y réussissent avec le même bonheur que le duo british. Pourtant, le point de départ est commun à un paquet de thrillers industriels : la policière Reilly Steel a quitté la Californie pour l'Irlande et dirige la police scientifique de Dublin. Elle enquête sur une série de meurtres illustrant les tabous chers au bon docteur Freud — jusqu'à ce que l'affaire prenne un tour personnel qui pourrait être lié au passé de Reilly Steel elle-même. On le voit, on a affaire au flic-cachant-un-secret-de-son-passé™ désormais de rigueur avec l'obligatoire gimmick : elle emploie une "approche émotionello-sensitive" afin de recréer mentalement les scènes de crime, ce qui rapproche des éternels diagrammes tracés à grands coups d'effets graphiques dans n'importe quelle série policière histoire d'être sûr que tout le monde ait compris. Des recettes certes, mais tout comme pour Nicci French, utilisées avec un tel talent, une telle science de la narration qu'il est difficile de faire la fine bouche : il y a ce qu'il faut de développement des personnages, les scènes de crime sont horribles sans être complaisantes, l'écriture est d'une précision de sniper et le gadget de l'approche émotionello-sensitive est utilisé avec assez de parcimonie pour ne pas relever du Deus Ex Machina. Bref, c'est du carré, précis, millimétré. C'est ce dosage d'éléments, certes connus, mais parfaitement accordés, soulignés par une excellente traduction, qui fait de ce roman un thriller d'aéroport (ou conforme au "quelque chose de pas prise de tête pour lire dans le métro") quasi-parfait, surtout vu tous les sous-produits qui ont tendance à encombrer le marché. On ne peut que saluer la performance...
Citation
Les yeux de la fille étaient fermés, ses cheveux noirs étalés sur l'oreiller, une expression de repos postcoïtal sur le visage. On y aurait presque cru sans le trou béant dans sa poitrine et une bonne partie de la matière grise de son partenaire sur la joue.