Contenu
10e anniversaire
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nicolas Thiberville
Paris : Jean-Claude Lattès, octobre 2012
358 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7096-3645-2
Meurtres de série
Les nouveaux produits de l'usine Patterson se suivent et... se ressemblent, au point que chaque chronique semble vouée à être une décalque de la précédante... Le neuvième "Women's club" était plutôt un pas dans la bonne direction, mais le dixième reprend le pli en étant qu'un ouvrage de série de plus, visant les sectataires pavloviens des séries télévisées qui ont élevé au rang d'un des beaux-arts la manière de resservir inlassablement la même soupe sous des emballages différents. Ici, on dispose de deux histoires distinctes : peu après son mariage, le sergent Lindsay Boxer enquête sur une ado découverte en pleine rue. Elle est amnésique et, durant les dix heures qu'elle a perdu de vue ou de mémoire ou des deux, elle a accouché de son bébé maintenant disparu. D'autres cas d'amnésie la mettent sur la trace d'un gang de violeurs en série... De son côté, l'assistante du procureur Yuki Castellano défend Candace Martin, une femme soupçonnée d'avoir tué son mari sous les yeux de ses deux enfants. Une trame qui suit le principe du thriller de cour avec ses nombreux interrogatoires, le tout entre deux réunions du club. Et la machine bien huilée tourne, avec ses alternances entre première et troisième personnes, et ses chapitres courts. Le résultat est consensuel, doucettement réac. Le tueur est forcément un étranger-pas-de-chez-nous, les bons sont de la classe moyenne ou plus, et les méchants des salauds de pauvres avec même un gang de punkettes qui se repentent et se transforment en parfaites petites WASP propres sur elles pour un happy end assez prévisible (politiquement correct oblige, lorsqu'une femme est accusée d'avoir tué son mari, c'est forcément qu'il l'avait bien cherché, on sait comment sont ces gens-là) et emballé pour les têtes de gondole et les linéaires des libraires. Pour l'auteur innovant cherchant à faire avancer les lignes, on fouillera dans la petite pile au fond à droite...
Citation
Tous les flics vous le diront, dès que l'affectif entre en jeu, on perd en objectivité. C'est ainsi, il faut apprendre à accepter que des personnes innocentes se fassent agresser, violer, escroquer, kidnapper et assassiner chaque jour que Dieu fait. Mais d'un autre côté, quel est l'intérêt d'être flic si on n'est pas prêt à donner tout ce qu'on a dans les tripes ? Pour le même salaire, autant poinçonner des tickets de train.