Une histoire du 36 quai des Orfèvres : le mystère HB

Ce bon monsieur Léon t'a piégé. Un piège littéraire diaboliquement conçu. Imagine : Léon veut mourir. Mais il compte finir en beauté. Fou de l'œuvre de Mac Orlan, il a rencontré un certain Marin sur Internet. 'Marin', un mot magique. L'idée a alors germé. Il lui tend un piège.
Briac & Arnaud Le Gouëfflec - La Nuit Mac Orlan
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Bande dessinée - Policier

Une histoire du 36 quai des Orfèvres : le mystère HB

Enlèvement - Procédure - Faits divers MAJ lundi 31 décembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13,99 €

Claude Cancès, Pierre Dragon & Alain Gillot (scénario), Léo Quiévreux (dessin)
Paris : Jacob-Duvernet, novembre 2012
64 p. ; illustrations en couleur ; 30 x 23 cm
ISBN 978-2-84724-434-2

Mine sombre pour HB

Le 13 mai 1993 débute une prise d'otages dans une école maternelle de Neuilly, qui va tenir en haleine la France. L'histoire a fait grand bruit et s'est terminée sans autre heurt que la mort du preneur d'otages, un certain HB - Human Bomb. Pierre Dragon, membre de la Direction du renseignement de la Préfecture de police, et Claude Cancès, ancien patron du 36 quai des Orfèvres, aidés en cela par Alain Gillot, signent un scénario qui se veut réaliste du déroulé d'une affaire qui a duré quarante heures. Mais c'est également un regard contemplatif et admiratif des forces de l'ordre - principalement incarnées par le RAID - tout juste pondéré par quelques protagonistes héroïques, à commencer par la maîtresse d'une classe transformée en huis-clos dramatique et psychologique. Léo Quievreux illustre cette histoire atypique d'une ligne claire classique, qui occulte tout caractère prononcé à ses différents acteurs avec cependant des portraits - souvent cagoulés - qu'il rend intéressants, et tarde à s'offrir quelques escapades graphiques (les confessions de HB).

Quarante heures, c'est le temps écoulé entre le début et la fin de la prise d'otages. Toute la dramatique de l'histoire repose sur la tension née du fait que le preneur d'otages est équipé d'un dispositif explosif et meurtrier, et qu'il menace de faire sauter à la première occasion. Il dicte ses ordres, discute beaucoup, négocie contre son gré et demande une rançon de cent millions de francs, qu'il va petit à petit obtenir en échange d'enfants, mais avec fatalisme quant à son issue personnelle. Claude Cancès narre cette histoire au texte foisonnant dans des cartouches à fond jaune mêlant des faits avérés dans un vocable froid et précis à d'autres plus personnels sur un ton que l'on pourrait qualifier de paternaliste façon gros nounours ("les bambins" assène-t-il à plusieurs reprises par exemple en parlant des enfants cloîtrés à l'intérieur de la classe). C'est aussi l'occasion de voir Nicolas Sarkozy, alors membre du gouvernement et maire de Neuilly, maniant sacs et valises pleins d'un argent en un geste beaucoup plus héroïque, que dans d'autres occasions qui seront plus tard révélées. On pourra cependant reprocher plein de choses au futur Président de la République, nul doute qu'il a gagné ces jours-là l'estime de nombreux Français par ses prises de risque.

Mais le plus étrange est sans aucun doute le portrait que dessinent Claude Cancès et Pierre Dragon, ces deux piliers de l'Ordre de cet homme, Érick Schmitt, entrepreneur dépressif, concepteur pointilleux mais piètre réalisateur d'une prise d'otages qui n'eut d'autre sang versé que le sien. Bien que cagoulé pendant soixante-quatre pages, il laisse transparaitre un être profondément humain, complexe, solitaire, désemparé, abandonné par une société qui aura trop tardé à écouter ses souffrances. Une bande dessinée amenée à être suivie de nombreuses autres afin de mettre un peu plus de baume à la gloire du 36 quai des Orfèvres. Attendons de voir !

Citation

Le cauchemar est terminé. Il était très important que les enfants soient libérés en bonne santé. C'était notre objectif essentiel. Le second, qui n'est pas négligeable, c'était que force reste à la loi, le forcené est mort.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 30 décembre 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page