La Piste du feu

La poésie le fortifiait, c'était un vade-mecum permettant aux sentiments de se mettre en place et aux pensées de suivre d'autres voies que celles qu'il suivait en tant que policier, des voies sans issues, en l'occurrence.
Björn Larsson - Les Poètes morts n’écrivent pas de romans policiers
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

La Piste du feu

Ethnologique MAJ jeudi 03 janvier 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 8,8 €

Adrian Hyland
Gunshot Road - 2010
Traduit de l'anglais (Australie) par David Fauquemberg
Paris : 10-18, novembre 2012
474 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-04776-2
Coll. "Domaine policier", 4597

Police aborigène

La Piste du feu : le titre peut sembler prémonitoire puisque les héros de ce roman sont dans le désert, meurent de soif et passent leur temps à souffrir de la chaleur. Il n'est sans doute pas anodin que cette lourdeur, climatique et criminelle, parcourt les quatre cents pages du roman avant d'exploser en pluie sur les dernières lignes du texte. Elle est également un indice du crime originel, celui qui explique la vague de meurtres successifs destinés à cacher la vérité, crime lié lui aussi à la chaleur nucléaire...
Ironie du titre également puisque toute cette histoire commence par la mort d'un géologue, un géologue qui parcourt les terres arides afin de prouver la justesse de sa théorie dite de la boule de neige, car la terre se serait constituée au départ grâce à la glace. Mais le titre est aussi un titre allégorique : la piste du feu peut renvoyer aux mythes aborigènes, à une danse ancestrale, à une prière panthéiste. Or, justement, la série policière d'Adrian Hyland aux éditions 10-18 s'ouvre aux autres temps et autres lieux du roman policier. Non seulement le lecteur voyage dans le monde australien, mais il découvre un policier doublement marginal : aborigène (plus choisi d'ailleurs pour répondre aux quotas des minorités qu'à une vraie intégration sur concours) et femme (avec les problèmes supplémentaires que cela pose).
Adrian Hyland tout en ancrant son roman dans la tradition du genre - des crimes, des indices, des pistes, des suspects, une policière qui n'en fait qu'à sa tête (une héroïne qui, à la vue de ce titre, nous incite à aller lire Le Dernier rêve de la colombe diamant, précédent roman de l'auteur inaugurant la série "Emily Tempest"), l'insère dans un décor peu courant, décrit dans sa force et sa sauvagerie naturelle (elle ne cache pas les déviances des aborigènes, leur misère, les prédateurs de la faune) et offre même quelques échappées à la lisière du fantastique ou du mythe avec un aborigène peut-être mort, mais qui continue à parcourir les pistes pour aider ses congénères, ou une asiatique qui peint dans le désert, ou encore de vieux fous qui poursuivent leurs rêves dans les grands espaces désertiques.
Style efficace, qui joue sur les décors, les personnages, y compris leurs silhouettes avec un chef de police atrabilaire, un pasteur itinérant, des méchants plus vrais que nature, des adolescents perdus dans ce monde trop grand pour eux, La Piste du feu coûte beaucoup moins cher qu'un billet d'avion et dépayse tout autant...

Citation

La niche, cette trappe par laquelle on servait autrefois les aborigènes qui voulaient acheter de l'alcool malgré l'interdiction, une pratique qui survit encore dans pas mal de pubs de l'outback.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 03 janvier 2013
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page